Présidentielle 2027 : l'option Wauquiez vraiment crédible chez LR ?

Présidentielle 2027 : l'option Wauquiez vraiment crédible chez LR ? Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes brigue ouvertement l'Elysée. Mais peut-il y parvenir ?

Ce sont deux petites phrases passées inaperçues à la fin d'une interview. Elles sont pourtant lourdes de sens. A Paris Match, Laurent Wauquiez s'est dit "déterminé à rallumer la flamme d'une France qui gagne". Comprendre : il ambitionne de jouer un rôle de la campagne pour l'élection présidentielle de 2027. "Je mets toute mon énergie à me préparer", a-t-il abondé dans l'édition du 28 décembre de l'hebdomadaire. De quoi poser un peu plus les jalons d'une candidature dans trois ans et demi ?

Début octobre, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes avait déjà annoncé être "prêt" devant les Jeunes républicains. A 48 ans, l'ancien patron du parti -à la tête de sa famille politique lors de la débâcle des Européennes de 2019- veut être sur le devant de la scène lors d'une campagne qui s'annonce incertaine : succession d'Emmanuel Macron, montée du RN, divisions à gauche, LR en recomposition… L'ex-ministre de Sarkozy cherche à apparaître comme l'homme prépondérant pour la droite.

"Sa stratégie est illisible"

Proche de l'actuel chef des LR Eric Ciotti, celui qui ne veut pas être au milieu "du brouhaha et du tumulte" avance doucement ses pions. Mais clairement. "Ce sera Marine Le Pen ou moi" prophétise-t-il, comme l'a rapporté Le Parisien, sûr que "les Français voudront quelqu'un d'expérience", lui qui est président de région (depuis 2016), et fût député (2004-2007, 2012-2017), maire (2008-2016), secrétaire d'Etat et ministre (2007-2012).

Toutefois, l'"autre chemin" qu'il explique porter est déjà un refrain entendu maintes fois : défendre "l'ordre", dénoncer "l'assistanat", "la machine bureaucratique", le "gaspillage de l'argent public", refuser "de fermer les yeux face aux communautarismes" et "rassembler tous ceux qui veulent aller chercher le sursaut du pays". Des propos qui ne résonnent pas comme nouveaux aux oreilles des électeurs.

Laurent Wauquiez reste également discret dans les médias et évite tout commentaire quotidien de l'actualité nationale, contrairement à un autre concurrent de droite, David Lisnard, qui tente aussi d'imprégner dans l'opinion publique. "Il est clairement une tête au-dessus intellectuellement, mais sa stratégie est illisible", confiait un sénateur LR aux Echos. Le quotidien s'est toutefois fait l'écho d'une confidence du quadragénaire sur sa stratégie : "Il faut que je m'implique plus après les européennes." Histoire de lui offrir plus que les 6% d'intentions de vote actuels pour vraiment "rallumer la flamme".