Un gouvernement qui vire à droite, Gabriel Attal se défend

Isabelle Missiaen

Un gouvernement qui vire à droite, Gabriel Attal se défend La première phase du remaniement dévoilée jeudi fait la part belle aux personnalités issues de la droite. La fin du "en même temps" ? Le nouveau Premier ministre balaie l'accusation.

Cela n'a échappé à personne : parmi les 14 ministres nommés jeudi 11 janvier pour la première phase du remaniement, rares sont les personnalités issues de la gauche. Deux anciennes ministre de Nicolas Sarkozy, Catherine Vautrin et Rachida Dati, font leur entrée au gouvernement de Gabriel Attal, tandis que les Darmanin, Le Maire, Lecornu et autre Béchu, tous issus des bancs de la droite, restent en poste. Au point que la gauche a trouvé un petit surnom à la nouvelle équipe : "gouvernement Sarkozy IV".

"Macron ressuscite l'UMP de Sarkozy. Quelle audace, quel dépassement, quelle disruption ! L'alliance des droites est scellée", a raillé le député LFI François Ruffin sur X. Le casting de ce nouveau gouvernement s'inscrit en effet dans le prolongement d'une séquence politique pour laquelle la majorité présidentielle est allée chercher le soutien de la droite parlementaire, en particulier pour le vote de la loi immigration en décembre.

Gabriel Attal défend un équilibre des forces

Un gouvernement de droite ? Le nouveau Premier ministre balaye pourtant la remarque. "Ce que je veux, c'est de l'action, de l'action, de l'action. Des résultats, des résultats, des résultats. Et puis c'est de l'énergie : des femmes et des hommes engagés à 200% pour répondre aux attentes des Français", a réagi Gabriel Attal jeudi soir sur TF1.

"Moi, je ne suis pas là à demander à mes ministres de vider leurs poches pour me montrer la carte politique de leur parti", poursuit Gabriel Attal, fervent défenseur d'un dépassement du clivage gauche-droite. "Vous avez, dans ce gouvernement, effectivement, des personnes qui ont une sensibilité de droite", concède-t-il. "Et vous avez des personnalités qui ont une sensibilité de gauche", nuance-t-il, avant de citer le nouveau ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, effectivement encarté au PS jusqu'en 2016, ou encore le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et la ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau.