Olivier Véran, un candidat peu convaincant pour les européennes ?
L'avenir d'Olivier Véran semblait tracé après son départ du gouvernement : devenir la tête de liste du camp présidentiel aux élections européennes. Le visage connu et apprécié de l'ancien porte-parole du gouvernement - l'homme figure dans le top 10 des personnalités politiques les plus appréciées par les Français, selon le baromètre Elabe réalisé pour Les Echos début janvier - devait faire remonter la majorité présidentielle dans les intentions de vote. Du moins en théorie, parce qu'en pratique l'hypothèse a fait pschitt.
Le nom d'Olivier Véran n'attire pas plus d'électeurs que celui de Stéphane Séjourné, tête de liste de la majorité en 2019 et nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Gabriel Attal. La liste d'Olivier Véran ne récolterait que 18% d'intentions de vote pour les élections européennes organisées en juin 2024 selon le dernier sondage Cluster 17 pour Le Point. C'est moins que les 22,4% obtenus en 2019, mais c'est surtout bien loin des 28,5% d'intentions de vote accordées au Rassemblement national pour le scrutin à venir.
Les électeurs marconistes déçus ?
Stéphane Séjourné hors course, Olivier Véran et Clément Beaune sont parmi les pressentis pour conduire la liste de la majorité aux Européennes, mais aucune option n'apparaît comme la solution miracle. Et pour cause, le problème ne viendrait pas tant de la personnalité nommée tête de liste, mais d'une sorte de déception ressentie par les électeurs d'Emmanuel Macron. Seuls six électeurs macronistes sur dix voteraient pour la majorité présidentielle aux prochaines élections européennes selon le sondage Cluster 17. Et le camp présidentiel ne parviendrait pas à gagner beaucoup de voix auprès des autres électorats, qu'ils soient de gauche ou de droite. La nomination de certaines personnalités issues de le droite au gouvernement, comme Rachida Dati ou Catherine Vautrin, ne semble pas changer la donne aux niveaux des électeurs de droite compatibles avec les macronisme, une partie de ceux-là votant déjà pour le camp présidentiel.
Alors que le remaniement devait donner un nouveau souffle à la majorité en vue des Européennes, les effets du changement ne se font toujours pas ressentir. Le parti Renaissance a encore quelques mois pour tenter d'inverser la tendance et de reprendre le dessus sur l'extrême droite du Rassemblement national. Et l'enjeu est grand, car une victoire du RN "aurait pour conséquence une perte de légitimité considérable et entraînerait une réelle difficulté à gouverner, a fortiori en l'absence de majorité au Parlement", analyse Jean-Yves Dormagen, chercheur en sciences politiques et fondateur de l'institut Cluster 17.