"Injonction nataliste" : le "réarmement démographique" provoque la colère des féministes et de la gauche
"Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité." Ainsi parlait Emmanuel Macron. À l'occasion de sa conférence de presse mardi 16 janvier, le président de la République a annoncé sa volonté de mettre en place un nouveau congé de naissance et de lancer un plan de lutte contre l'infertilité. Objectif : permettre un "réarmement démographique". Une expression dans la même veine que le désormais célèbre "réarmement civique", précédemment évoqué par Emmanuel Macron au sujet de l'école, mais qui aura fait tiquer plus d'un féministe, et pas seulement ! À gauche les voix sont nombreuses à s'être également élevées contre cette expression et plus généralement contre cette volonté politique.
"LAISSEZ NOS UTÉRUS EN PAIX", a commenté sur X (ex-Twitter) la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert, laissant peu de doute quant à son ras-le-bol. Alors que l'historienne Marine Rouch, interrogée par le HuffPost, remarque que "faire référence au réarmement, c'est utiliser un champ lexical très viriliste, guerrier et violent", la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) a, de son côté, fait part de sa "vive inquiétude" après les annonces d'Emmanuel Macron, dénonçant : "La mise en place de politiques natalistes, profondément contraires à l'autonomie des femmes, constitue une régression politique et sociale préoccupante."
Le Président vient vraiment parler de réarmement démographique
— Marine Tondelier (@marinetondelier) January 16, 2024
Vous aussi ça vous a fait penser à ca ?
Mais quel malaise#Macron20H15 pic.twitter.com/bV64f6HXdn
"Le président vient vraiment parler de 'réarmement démographique'", s'est émue sur X (ex-Twitter) la patronne des écologistes, Marine Tondelier, demandant aux autres twittos si, à eux aussi, cela leur rappelait le roman de science-fiction dystopique de Margaret Atwood La Servante écarlate, dans lequel des femmes sont asservies à la reproduction humaine. Et l'Insoumis Alexis Corbière de déplorer sur le même réseau social : "'Réarmement démographique' ? Le corps des femmes n'est pas une arme… tous ces concepts fumeux sont inquiétants." Porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Arthur Delaporte a lui dénoncé des "injonctions natalistes", avant de questionner : "Les droits des femmes, grande cause nationale, vraiment ?"