Pourquoi Gérard Larcher est-il opposé à l'inscription de l'IVG dans la constitution ?

Pourquoi Gérard Larcher est-il opposé à l'inscription de l'IVG dans la constitution ? À la veille de l'examen par l'Assemblée nationale du projet de loi inscrivant l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, le président du Sénat Gérard Larcher estime que "l'IVG n'est pas menacée dans notre pays".

Alors qu'un texte inscrivant "la liberté garantie" pour une femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution sera présenté le 24 janvier à l'Assemblée nationale, puis examinée par le Sénat, Gérard Larcher s'est exprimé sur le sujet, ce mardi 23 janvier au micro de France Info. Pourtant une promesse d'Emmanuel Macron, l'inscription de l'IVG dans la Constitution n'est pas du goût du président du Sénat : "Je pense que l'IVG n'est pas menacée dans notre pays. Il y a déjà un certain nombre de décisions du Conseil constitutionnel qui garantissent l'IVG" a-t-il indiqué. 

"Je pense que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux"

Après un passage devant l'Assemblée nationale, le projet de loi visant à inscrire dans la Constitution la "liberté" de recours à l'avortement prendra la route du Sénat fin février, avant la date clé du 5 mars, à savoir le Congrès (réunion des deux assemblées, nécessaire à l'adoption d'un projet de loi constitutionnel). Comme le rapporte l'AFP, Gérard Larcher émettait déjà une "réserve", hier, lors de la cérémonie des voeux du président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger. "Je pense que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux" lançait-il ce mardi matin sur France Info.

"Il veut qu'on respecte le Sénat. Il a l'impression qu'on le met devant le fait accompli" indiquent deux poids lourds du Sénat auprès de Politico. Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, reste lui personnellement opposé à la constitutionnalisation de l'IVG. "Ce calendrier suppose que le Sénat adopte docilement la version de l'Assemblée nationale, ce qui a peu de chances d'être le cas" explique-t-il chez Politico. Le patron des sénateurs centristes, Hervé Marseille trouve de son côté "idiot" d'annoncer aussi rapidement une date pour réunir le Congrès.

Pour rappel, mercredi 17 janvier, les députés de la commission des Lois ont donné un premier avis positif à l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Pour une adoption par le Congrès du Parlement début mars, le projet de révision constitutionnelle doit absolument être voté dans les mêmes termes par l'Assemblée nationale et le Sénat. "J'ai toujours été très favorables à l'IVG" indiquait le président du Sénat Gérard Larcher ce mardi matin, toujours sur France Info. "La première des préoccupations qui sont les miennes, ce sont les conditions dans lesquelles on pratique l'interruption volontaire de grossesse. On a fermé en plus de dix ans, 130 centres qui se consacraient à cette IVG".