Blocage de Paris : les agriculteurs bientôt dans la capitale ? La liste des autoroutes déjà fermées

Blocage de Paris : les agriculteurs bientôt dans la capitale ? La liste des autoroutes déjà fermées L'opération "siège de Paris" a été lancée par les agriculteurs lundi 29 janvier, en début de soirée. Pas moins de huit autoroutes sont depuis bloquées.

Une dizaine de jours après le début de la mobilisation des agriculteurs, et alors que les premières annonces du gouvernement, vendredi, n'ont que peu convaincus les manifestants, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs du Grand bassin parisien ont lancé, lundi 29 janvier, une opération de grande envergure. Son nom en dit long sur l'objectif des contestataires : "siège de Paris". Tandis que les blocages ont débuté lundi, en début d'après-midi, ceux-ci devraient être maintenus pour une "durée indéterminée", précisaient les syndicats durant le week-end. Si le gouvernement a fait savoir que de nouvelles annonces seraient faites mardi, dans son dernier point sur la situation, réalisé sur les coups de 19 heures lundi soir, la direction des routes d'Île-de-France, Sytadin, indiquait :

  • A1 vers Paris : FERMÉE à hauteur de Chennevières-lès-Louvres (95),
  • A1 vers la province : FERMÉE à la hauteur de la commune d'Épiais-lès-Louvres (95),
  • A4 vers Paris : FERMÉE entre Serris (77) et Ferrières-en-Brie (77),
  • A4 vers la province : FERMÉE entre Ferrières-en-Brie et Serris (77),
  • A6 vers Paris : FERMÉE à Villabé (91),
  • A13 dans les deux sens : FERMÉE à hauteur de Mantes-la-Jolie (78) (échangeur n°12, après le péage de Buchelay),
  • A10 dans les deux sens : FERMÉE à hauteur de Dourdan (91) (échangeur n°10 juste après le péage de Saint-Arnoult),
  • A15 vers Paris : FERMÉE à hauteur d'Argenteuil (95) (sortie N°2 "Argenteuil-Centre" obligatoire),
  • A5a vers Paris : FERMÉE à Réau (77),
  • A5a vers la province : FERMÉE à Moissy-Cramayel (77),
  • A16 vers la province : FERMÉE à hauteur de L'Isle-Adam (95),
  • N184, bretelle d'accès à l'A16 : FERMÉE, à hauteur de Nerville-la-Forêt (95).

Non seulement d'exiger une réponse de l'Etat, c'est au niveau européen que le mouvement veut être entendu, or ce jeudi 1er février a lieu à Bruxelles un Conseil européen extraordinaire auquel Emmanuel Macron devrait prendre la parole. Les blocages autour de Paris doivent donc tenir au moins jusqu'à jeudi selon Stéphane Sanchez, le directeur de la FNSEA Grand Bassin parisien. Et pour tenir dans la durée, des rotations seront mises en place et des bus affréter pour faciliter le trajet aux agriculteurs qui viennent de loin. Car en plus des huit départements franciliens - Paris, la Seine-et-Marne, les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, la Val-de-Marne et le Val-d'Oise -, l'Aisne, l'Aube, l'Eure, l'Eure-et-Loir, la Marne, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-Maritime et la Somme sont mobilisées.

"Nous n'avons pas (encore ?) l'intention de rentrer dans Paris"

Les huit blocages organisés à compter du 29 janvier ont tous lieu "à 30 kilomètres" de Paris a prévenu le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau sur RTL. Son homologue des Jeunes Agriculteurs d'Ile-de-France, Clément Torpier, a également assuré sur franceinfo que les manifestants n'ont "pas l'intention de rentrer dans Paris". L'un comme l'autre espèrent que ce rapprochement de la capitale suffira à mettre la pression au gouvernement pour obtenir de nouvelles mesures. Mais si cela ne s'avérait pas suffisant, oseront-ils avancer davantage dans Paris ? Aucun des syndicalistes n'a évoqué, ni écarté ce scénario.

Reste que se rendre à l'intérieur des grandes villes, notamment de Paris, est désormais une ligne rouge posée par le ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin, qui a annoncé le déploiement de 15 000 membres des forces de l'ordre, ainsi que des véhicules blindés et des hélicoptères pour surveiller l'avancée des convois, a assuré que les policiers n'interviendraient pas à moins qu'une ligne rouge soit franchie. Plus que rentrer dans Paris, la solution pour durcir encore le mouvement consisterait à bloquer d'autres routes comme les grandes nationales, selon les syndicats. 

Certains syndicalistes tiennent tout de mêmes des discours partisans pour le blocage de Paris, comme Cyrille Milard, le président de la FDSEA Seine-et-Marne qui coordonne les blocages de l'A4, A5 et A6 et a assuré au Parisien vouloir mener "un blocus total" de la capitale.

Rungis bloqués ? Le Salon de l'Agriculture menacé ?

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs visent seulement le blocage des grandes autoroutes menant à Paris, mais le syndicat Coordination rurale voit plus loin et envisage de bloquer le marché de Rungis, point névralgique de l'Ile-de-France. Lundi matin, un convoi de tracteurs est parti d'Agen dans le but de rejoindre Rungis le 30 janvier au soir ou la 31 janvier au matin. Mais bloquer le marché d'intérêt national parisien est une autre ligne rouge posée par Gérald Darmanin et si aucun problème de circulation n'a été observé près de Rungis ce lundi, des véhicules blindés de forces de l'ordre surveillent l'entrée.

Le présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h, martelait depuis plusieurs jours l'idée de bloquer Rungis. Au début de la crise des agriculteurs elle avait également glissé que "le Salon de l'agriculture pourrait aussi être bloqué." "Il y a une échéance et je pense que tous nos politiques doivent en être conscients. Si aucune réponse n'est apportée rapidement, ils savent très bien que le Salon de l'Agriculture pourrait avoir chaud" avait-elle déclaré le 24 janvier sur BFMTV. Actuellement, aucun syndicat agricole majoritaire n'a appelé au boycott de l'évènement.