Macron en Inde : les droits humains, sujet tabou ?

Macron en Inde : les droits humains, sujet tabou ? Alors que les ONG pressent Emmanuel Macron pour dénoncer la répression des droits humains de Modi, l'Élysée botte en touche. Pour certains, il serait déjà trop tard pour établir un partenariat équilibré face au géant diplomatique qu'est devenue l'Inde.

"Macron devrait dénoncer la répression des droits humains de Modi lors de sa visite en Inde." Tel est le titre du plaidoyer publié par l'ONG Human Rights Watch, qui défend les droits de l'homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme, deux jours avant l'arrivée d'Emmanuel Macron en Inde, jeudi 25 janvier. Le président de la République est l'invité d'honneur de la fête nationale du pays le plus peuplé au monde. L'occasion pour Paris de "consolider et approfondir les relations diplomatiques et économiques franco-indiennes", met en avant l'Élysée.

Quid des droits humains ? Nombreuses sont en effet les ONG à s'alarmer des persécutions subies par certaines minorités, mais aussi sur le fait que les journalistes et militants sont désormais bien souvent réduits au silence en Inde. Questionné sur ce point par le HuffPost, l'entourage d'Emmanuel Macron élude. Ce n'est pas à Paris de "juger de l'évolution démocratique" de l'Inde tant qu'elle "respecte ses engagements internationaux", affirme-t-on du côté de l'Élysée. 

Une vision que ne partage pas Human Right Watch qui estime pour sa part que "si les alliés et les partenaires stratégiques de l'Inde, comme la France, ne font pas clairement comprendre au gouvernement de Modi que les violations des droits auront des conséquences sur les relations bilatérales de l'Inde et sur son rôle sur la scène internationale, la répression et l'autoritarisme ne cesseront de croître en Inde". Mais la situation pourrait être plus compliquée que ça pour Paris. Comme le relaie France 24, selon Jean-Joseph Boillot, "il y a une asymétrie fondamentale qui s'est créée entre l'Inde et la France". Et le chercheur associé à l'Iris et spécialiste de l'Inde de souligner : "La France pense être capable d'établir un partenariat équilibré, mais en réalité elle ne peut plus rien dire sur les droits humains car aujourd'hui, le géant diplomatique, c'est l'Inde."