Discours de politique générale : crash test pour Gabriel Attal ?

Discours de politique générale : crash test pour Gabriel Attal ? Le Premier ministre Gabriel Attal prononcera son discours de politique générale mardi à 15 heures. Un exercice qui sera scruté de près.

Mardi 30 janvier, à 15 heures, Gabriel Attal prononcera son discours de politique générale (DPG). Un moment symbolique, important, notamment en cette période de forte contestation du monde agricole et à la suite des premières annonces effectuées par le Premier ministre lors de son déplacement dans une exploitation de la Haute-Garonne, vendredi dernier.

Cette tradition républicaine doit notamment lui permettre d'imprimer son style. Une méthode pour l'heure synonyme de rapidité, en attestent ses différents déplacements tout juste nommé à la tête du gouvernement. Quitte à s'éloigner légèrement du Macronisme originel en reprenant quelques thèmes plutôt marqués à droite comme le travail, l'autorité, et l'école avec l'expérimentation de la tenue unique.

Une coutume républicaine piégeuse pour Gabriel Attal

Sous la Ve République, le Premier ministre expose les grandes orientations de son programme, les principales réformes et mesures qu'il souhaite mettre en place. Ce qui lui permet également de rassurer sur sa capacité à gouverner. Des thèmes variés peuvent être abordés comme l'éducation, l'économie, la sécurité, ou encore la politique étrangère, en fonction des enjeux du moment. Le DPG peut également être l'occasion pour le Premier ministre d'annoncer de nouvelles lois ou réformes importantes. Si ce discours revêt le costume de tradition, il est loin d'être une formalité pour autant. 

"L'enjeu est important. S'il est raté, tout le monde s'en rappellera. Je n'ai de ce point de vue, pas d'inquiétudes sur la capacité de Gabriel Attal à réussir cet exercice formel. Mais le contexte est particulier : avec la mobilisation des agriculteurs, Gabriel Attal a dû sortir du bois plus tôt que prévu" indique le politologue Bruno Cautrès, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) dans un entretien accordé à Ouest France.

Rassembler une majorité parfois fragmentée

Ce discours pourrait signer le début d'une nouvelle étape dans le second quinquennat Macron, mais il ne devrait pas être une promenade de santé. Le nouveau Premier ministre doit asseoir son autorité face à une majorité présidentielle qui demeure relative. Il devra rassembler une aile gauche qui n'a toujours pas digéré la loi immigration, des partenaires comme le MoDem et Horizons qui se sentent lésés au vu de la composition du nouveau gouvernement et certains cadors de la Macronie comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, pas forcément ravis de voir Gabriel Attal les doubler à Matignon.