Manifestation des policiers municipaux : que demandent-ils ?

Manifestation des policiers municipaux : que demandent-ils ? 26 000 policiers municipaux sont appelés à manifester ce samedi 3 février. Voici leurs revendications.

Le collectif des "policiers municipaux en colère", constitué de plusieurs syndicats, appelle les 26 000 agents de la police municipale française à se mobiliser ce samedi 3 février. Le rendez-vous était donné à 14h devant toutes les préfectures de région. A Paris, un cortège s'est élancé de la place de la République à 13h en direction de l'hôtel de ville. Cette nouvelle journée de mobilisation est la suite d'un mouvement entamé le 31 octobre avec une grève des procès-verbaux. Que demandent les policiers municipaux ?

Prime et retraites

Au cœur de leurs revendications se trouve la "prime police". Les syndicats demandent que cette bonification de plusieurs centaines d'euros par mois soit rendue obligatoire, qu'elle soit portée à 25% du traitement de base et intégrée au calcul de la retraite des fonctionnaires. Ils souhaitent aussi passer en catégorie supérieure et réclament une année de bonification pour la retraite tous les cinq ans, comme pour les policiers nationaux et les gendarmes.

La retraite est également un point important des revendications. Depuis la réforme, "on peut partir à 59 ans avec 900 euros net par mois pour 30 ans de service, alors qu'un policier national partira avec au moins 1 000 euros de plus, donc on est obligés de partir à 62 ans ou 64 ans", explique le brigadier-chef Thierry Colomar, président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPM). Or, "c'est compliqué à cet âge de courir après la jeune délinquance", signale-t-il.

"On est de vrais policiers"

Les fonctionnaires réclament aussi une meilleure reconnaissance. "Cela fait une trentaine d'années que les gouvernements donnent de nouvelles prérogatives aux policiers municipaux. Mais au niveau social, on en est toujours au même point", déplore Thierry Colomar. "On est de vrais policiers", affirme-t-il pourtant. "La seule différence avec la police nationale ou la gendarmerie, c'est qu'on ne fait pas d'enquêtes et qu'on ne prend pas les plaintes. Mais sur la voie publique, on a exactement les mêmes missions, et les risques liés à ces missions."

Le gouvernement avait promis des négociations après le début du mouvement, au mois d'octobre. Mais le remaniement de début d'année a bouleversé le calendrier. Les syndicats reviennent donc à la charge "pour tenter d'obtenir un nouveau rendez-vous et se mettre autour d'une table pour discuter des revendications et surtout reconnaissance du métier de A à Z et tout remettre à plat", explique Philippe Angelelli, secrétaire général CFTC Ville de Marseille, à France 3

D'autant que les policiers municipaux de Marseille ont un autre sujet d'inquiétude : mardi 30 janvier, Gérald Darmanin a annoncé "une prime exceptionnelle, portée jusqu'à 1 900 euros pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France" pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Or, Marseille accueille également des épreuves des Jeux, comme d'autres villes hors Île-de-France. La police municipale de ces villes espère donc bien avoir droit à la même prime. En cas de refus du gouvernement, ils ont un outil de pression de poids : "Si rien ne change, avertit Philippe Angelelli, on va devoir se faire entendre, avant et pendant les JO".