François Bayrou ministre de l'Éducation à la place d'Amélie Oudéa-Castéra ?

François Bayrou ministre de l'Éducation à la place d'Amélie Oudéa-Castéra ? L'hypothèse d'un retour de Bayrou au ministère de l'Éducation fait son chemin dans les couloirs de l'Élysée. Le président du MoDem sera fixé dans la journée.

La seconde partie du remaniement doit être enfin dévoilée ce mardi 6 février. Est-ce un hasard si Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont attendu le verdict du procès de François Bayrou pour finaliser les nominations au gouvernement ? Lundi, le maire de Pau a été relaxé dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem. Lui qui avait quitté le gouvernement en 2017 au moment de sa mise en examen a donc une occasion en or de faire son grand retour. A condition que le Premier ministre ne lui bloque pas la route.

"Un moyen pratique de sortir Oudéa"

Un poste en particulier pourrait lui convenir : celui de ministre de l'Éducation. Le portefeuille, regroupé avec celui des Sports dans le giron d'Amélie Oudéa-Castéra depuis janvier, traverse des turbulences avec l'enchainement de polémiques qui secouent sa ministre. Au point qu'Emmanuel Macron et Gabriel Attal songeraient sérieusement à la remplacer, selon Politico. En réalité, Matignon pousserait pour que l'actuelle ministre sorte du gouvernement, mais le président de la République serait enclin à la conforter. Mais les discussions avancent et les arguments se partagent. "Il y a des planètes qui sont potentiellement en train de s'aligner", confiait un proche du président du MoDem hier au média. Hypothèse confirmée par un habitué de l'Elysée.

"Ça aurait de la gueule, et ce serait un moyen pratique de sortir Oudéa", commente un député du MoDem. Un retour de François Bayrou au gouvernement serait aussi un sérieux gage accordé par Emmanuel Macron et Gabriel Attal à son parti allié, qui n'est désormais plus représenté que par Marc Fesneau au sommet de l'Etat. D'autant que le maire de Pau n'avait pas retenu ses critiques lors de la nomination de la première partie de l'équipe, déplorant un gouvernement trop à droite. Il s'était même opposé à la nomination d'Attal à Matignon, sans parvenir à faire changer le président d'avis.

Ce mardi, plusieurs personnalités politiques ont salué l'hypothèse d'un retour politique de François Bayrou au premier plan. "C'est un homme d'expérience, avec une grande compétence. C'est au président de la République de savoir où il peut lui être utile", glissé Rachida Dati à Cnews. "Il est évident que, alors que la maison brûle, si on a besoin de quelqu'un pour pacifier les relations entre le monde de l'Éducation nationale et le pouvoir politique, François Bayrou a des titres à faire valoir", a quant à lui avancé Jean-Louis Bourlanges, député Modem, sur Radio-J. 

Reste que pour l'heure, la consigne du gouvernement est de soutenir Amélie Oudéa Castéra. "Elle a eu un parcours exemplaire en tant que ministre des Sports et nous l'avons regardée et jugée au regard de ce qu'elle a fait sur le fond, notamment sur le dossier des Jeux olympiques et paralympiques. Il ne faut pas la délester d'une partie de son portefeuille, elle est parfaitement et pleinement à la tâche", a insisté la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, sur TF1 ce mardi.

"Je ne me suis jamais dérobé"

Bayrou connait bien le ministère de l'Éducation, pour l'avoir dirigé entre 1993 et 1997, sous François Mitterrand puis sous Jacques Chirac. Sa nomination près de 30 ans plus tard serait donc un beau symbole de son retour sur les devants de la scène politique. "Je n'écarte jamais rien", confiait-il lundi sur France 2, "vous savez à quel point j'y crois, à quel point je donnerais" à l'Éducation.

"Je ne me suis jamais dérobé à une demande de service", ajoute-il ce mardi sur BFMTV, tout en remettant son sort entre les mains de Macron et d'Attal. Ce dernier pourrait bien lui mettre des bâtons dans les roues, à en croire un de ses proches, qui affirmait à Politico que Bayrou ne serait nommé "dans aucun monde". A moins qu'Emmanuel Macron ne profite de l'occasion pour rappeler à son Premier ministre qui décide, en imposant Bayrou à l'Éducation coûte que coûte.