Situation "intolérable" à Gaza : au téléphone avec Netanyahou, Macron durcit le ton
Au 131e jour de guerre au Proche-Orient, Emmanuel Macron a mis un vif coup de pression à son interlocuteur israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, mercredi 14 février, selon l'Elysée. Après une série de raids aériens qui ont fait, selon le Hamas, 104 morts en 24 heures dans la bande de Gaza, le chef de l'Etat a haussé le ton pour dénoncer un "bilan humain et une "situation humanitaire" qu'il juge "intolérables" dans l'enclave palestinienne.
Le président français, au téléphone avec Netanyahou, a déclaré que les opérations militaires à Gaza "devaient cesser", précise l'Elysée à l'AFP. Il a "exprimé l'opposition ferme de la France à une offensive israélienne à Rafah", ville du sud de la bande de Gaza ou 1,4 million de Palestiniens sont réfugiés, selon les chiffres de l'ONU. Rafah a déjà été la cible de frappes aériennes dans les derniers jours. L'armée israélienne y prépare désormais une attaque terrestre, qui fait trembler la communauté internationale tant la situation des civiles y est déjà préoccupante.
Discussions actives au Caire
Emmanuel Macron a martelé auprès de son interlocuteur "l'extrême urgence qu'il y avait à conclure, sans plus de délai, un accord sur un cessez-le-feu", poursuit l'Elysée. Le chef de l'Etat français estime notamment "impératif d'ouvrir le port d'Ashdod, une voie terrestre directe depuis la Jordanie et tous les points de passage" afin d'acheminer l'aide humanitaire nécessaire dans la bande de Gaza.
Macron n'est pas le seul à s'activer pour tenter d'éviter une catastrophe humanitaire à Rafah. Depuis mardi, l'Egypte accueille des représentants du Mossad israélien, de la CIA américaine, ainsi que du Qatar, médiateur privilégié entre le Hamas et Tel Aviv depuis le début de cette guerre. A ce stade, selon la télévision égyptienne, les discussions sont "positives". Cependant, le président israélien a redit mercredi soir toute sa détermination à poursuivre l'offensive : "Nous combattrons jusqu'à la victoire complète, ce qui implique une action puissante à Rafah et ce, après avoir permis à la population civile de quitter les zones de combat", a-t-il écrit sur Telegram.