La Russie prête à mener des "actions violentes" pour déstabiliser la France ?

La Russie prête à mener des "actions violentes" pour déstabiliser la France ? Dans une note de la DGSI, que BFMTV a pu consulter, le renseignement intérieur français n'exclut pas la possibilité que des "actions de nature violente puissent être commanditées", affirmant que les menaces de déstabilisation par la Russie sont réelles.

Il y a quatre mois de cela, alors que le conflit entre Israël et le Hamas débutait, suscitant un vif émoi au sein de la société française, des dizaines d'étoiles bleues de David avaient été taguées sur différentes façades d'immeuble en région parisienne et dans Paris même. Alors que certains criaient à l'antisémitisme, un couple de Moldaves avait finalement été arrêté. La France avait par la suite dénoncé, comme l'avait relayé Le Monde, ce qui n'était en fait rien d'autre qu'une "ingérence numérique russe" visant à fracturer, selon Paris, encore davantage la société française. Selon une note de la DGSI établie le 14 février dernier, et que BFMTV a pu consulter, ce type d'opération de déstabilisation pourrait malheureusement être amené à se reproduire. 

Le renseignement intérieur français estime en effet qu'il existe une réelle menace provenant des services de renseignement russes. D'après la DGSI, ces derniers auraient mis en place des "modes opératoires alternatifs mobilisant des réseaux de 'proxies'", selon la note. En d'autres termes, des intermédiaires seraient recrutés afin d'exécuter une ou plusieurs missions. Leur objectif serait ni plus ni moins que "d'amplifier les dissensions et fractures internes à la société française", et ce, sur n'importe quel sujet : "réforme des retraites, prise de position dans le conflit israélo-palestinien, dénigrement des JO 2024". Les personnes missionnées pourraient également procéder en soutenant "ouvertement les intérêts de la Russie en dénonçant la politique étrangère de la France, les États-Unis ou l'Otan", est-il encore précisé.

Si les actions en question relèveraient davantage de délits de droit commun, comme des tags ou le placardage d'affiches par exemple, la DGSI n'exclut pas pour autant la possibilité que des "actions de nature violente puissent être également commanditées". Dissidents russes ou ressortissants ukrainiens pourraient alors être pris pour cibles. Dans ce contexte, le renseignement en appelle à la vigilance des forces de l'ordre, demandant à ce que soit remonté tout délit qui pourraient présenter des signaux, même qualifiés de "faibles", tels que l'implication de membres de la communauté russophone ou encore la publication des délits en question sur les réseaux sociaux, qui pourrait être considérée comme une preuve aux commanditaires que l'action a bien été exécutée.