Le coup de colère de Macron contre ses députés

Le coup de colère de Macron contre ses députés Au cours d'un diner à l'Élysée ce mercredi soir, le président de la République a sèchement recardé les poids lourds de la majorité et notamment les parlementaires, en vue des Européennes.

Les derniers sondages ne semblent pas ravir le président de la République. Alors que la candidate de la majorité, Valérie Hayer, plafonne à 18 % des intentions de vote en vue des prochaines élections européennes, loin derrière la liste du RN menée par Jordan Bardella (30 %), c'est la liste PS/Place publique qui a la cote ces dernières semaines et rattrape son retard sur les Macronistes, avec 12 % des intentions de vote d'après le dernier sondage Euronews/Ipsos. Une dynamique, entre autres, qui a passablement énervé Emmanuel Macron cette semaine. 

"L'heure est plus au commentaire qu'à la mobilisation, j'aimerais bien que cela change"

Dans la nuit de mercredi à ce jeudi 21 mars 2024, le chef de l'Etat convoquait les ministres au sujet des finances publiques à l'Elysée, puis a enchaîné avec un conciliabule en présence des poids lourds de la majorité au sujet des Européennes. D'après les informations du Parisien, son regard s'est rapidement tourné vers Sylvain Maillard, patron des députés Renaissance à l'Assemblée nationale. "L'heure est plus au commentaire qu'à la mobilisation, j'aimerais bien que cela change" a-t-il lancé. 

Agacé ? C'est le moins que l'on puisse dire. Et notamment envers les parlementaires. "Il voulait signifier la nécessité de faire bouger les choses. Faire comprendre qu'il s'agit d'un combat existentiel pour la majorité. Un enjeu de civilisation européenne" glisse une source proche du Palais au Parisien. Emmanuel Macron souhaiterait remettre l'église au centre du village. En d'autres termes, défendre l'ADN du Macronisme : l'Europe. Alors, quoi de mieux que les élections européennes ? Force est de constater que tout ne se passe pas comme il l'avait espéré.

"Il faut une vraie reprise en main des troupes"

Le manque de mobilisation aurait du mal à passer auprès du président. Comme le rapporte Le Parisien, une réflexion a été lancée pour mettre en place un audit sur la campagne. "On va regarder qui fait, et qui ne fait pas. Pour ceux qui ne font rien, il y aura des conséquences" explique une source proche du dossier auprès du quotidien. "Il y a toujours un truc à dire, mais quand il s'agit de proposer, de faire des notes, certains disparaissent" conclut-il.

Les remontrances ne sont pas terminées. D'après les informations de Politico, le chef de l'Etat a également demandé une meilleure défense du bilan de ses eurodéputés ainsi que des propositions claires pour le mois d'avril. L'objectif ? Montrer "qu'on est au rendez-vous de l'Histoire. Il faut une vraie reprise en main des troupes, se mobiliser beaucoup plus". Rendez-vous dans quelques semaines pour connaître les effets de ce dîner pour le moins corsé.