François Bayrou relance le débat sans fin sur l'instauration de la proportionnelle aux législatives

François Bayrou relance le débat sans fin sur l'instauration de la proportionnelle aux législatives Ce dimanche 24 mars, le président du MoDem, François Bayrou, a de nouveau appelé à se pencher sur la question de la proportionnelle aux élections législatives. Une mesure qui devrait assurer une meilleure représentativité à l'Assemblée. Souvent débattue, elle n'a jamais été appliquée.

Souvent évoquée, mais jamais mise en œuvre. La mesure consistant à introduire une dose de proportionnelle lors des élections législatives a une nouvelle fois été défendue, dimanche 24 mars, par François Bayrou. Le président du MoDem en a fait le combat de sa vie. "J'ai la conviction que nous allons y arriver. Qu'après tant et tant d'années de combat […] nous allons pouvoir trouver une solution à cette question qui est vitale pour l'avenir de la démocratie française", a déclaré François Bayrou lors de son discours de conclusion au congrès du parti centriste à Blois, rapporte franceinfo. En février, le président du MoDem à l'Assemblée, Patrick Mignola, a déposé deux propositions de loi en vue des prochaines élections législatives.

La mesure, qui figurait également dans le programme d'Emmanuel Macron en 2017, permettrait, selon ses défenseurs, d'aboutir à une Assemblée nationale plus représentative. Bien qu'elle ait disparu du programme du Président lors de sa réélection en 2022, dans une interview accordée au Figaro, Yaël Braun-Pivet s'est aussi emparé de cette question, lançant un "appel à renouer avec [la]promesse démocratique originelle, celle portée par [son parti]". La présidente (Renaissance) de l'Assemblée nationale avait plaidé pour l'instauration d'une "forte dose de proportionnelle, de l'ordre de 25 à 30%".

Prendre le "risque d'un émiettement de la majorité"

Si la proportionnelle avait existé lors des législatives de 2017, les partis qui n'ont pas présenté de candidats dans plusieurs circonscriptions auraient pu, à l'échelle d'un département, obtenir davantage de suffrages, analyse Le Monde lors d'une simulation. Néanmoins, la représentation des partis à l'Assemblée nationale aurait été vraisemblablement la même que celle obtenue avec un scrutin majoritaire, indique le quotidien.

"Le mode de scrutin majoritaire permet d'assurer la cohérence entre la majorité parlementaire et présidentielle. […] Ses détracteurs y verront un argument supplémentaire", explique Jean-Pierre Camby, professeur associé de droit constitutionnel à l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, ajoutant que "d'une manière générale, c'est plutôt l'opposition qui est favorable à la proportionnelle. Lorsqu'on accède au pouvoir, on oublie souvent cette réforme, qui est une problématique supplémentaire, car on prend le risque d'un émiettement de la majorité lors du scrutin suivant".