Européennes 2024 : cette proposition du Medef plait à Macron... et à la gauche

Européennes 2024 : cette proposition du Medef plait à Macron... et à la gauche Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a dévoilé son programme continental. Une mesure basée sur la préférence européenne est plébiscitée par Emmanuel Macron mais fait débat au sein du vieux continent.

À deux mois des élections européennes, le programme du Medef est prêt. Après la consultation de plus de 1 200 chefs d'entreprise, le mouvement présidé par Patrick Martin a notamment remis sur le devant de la scène un vieux projet basé sur la préférence européenne. Une idée qui a du mal à passer chez certains pays du vieux continent. Il s'agit du Buy European Act.

Buy European Act : une préférence continentale

Le Buy European Act est un projet de protectionnisme continental dont l'idée a été lancée en 2007 par Nicolas Sarkozy, rencontrant à l'époque un succès mitigé. L'objectif ? Exiger des PME européennes qu'elles aient une part des marchés publics qui leur soit réservée. Autrement dit, proposer que les administrations publiques européennes fassent leurs achats auprès de partenaires situés en Europe. Un système basé sur le "Buy American Act", en vigueur aux Etats-Unis.

Un désaccord profond avec l'Allemagne

Et justement, à l'approche des Européennes, le Medef a décidé de promouvoir ce fameux Buy European Act. Une dispositive qui se heurte directement aux réticences allemandes, au même titre que celles des pays libéraux du nord comme la Finlande, la Suède ou encore les Pays-Bas.

Ce projet permettrait de favoriser un "label fabriqué en Europe" basé sur des critères environnementaux et sociaux. Voilà pourquoi, des pays fortement portés sur l'exportation, comme l'Allemagne pourraient se retourner contre la France, voire l'accuser de faire les yeux doux au retour à un certain protectionnisme national.

Emmanuel Macron et Yannick Jadot y sont favorables

Le président de la République, lui, est plutôt favorable à ce projet de protectionnisme européen. "L'Europe ne peut pas être le seul endroit où il n'y a pas de Buy European Act" estimait-il en novembre 2022. Même son de cloche à gauche, et notamment chez le sénateur écologiste Yannick Jador. Selon lui, "il est suicidaire de ne pas nous doter d'un Buy European Act pour privilégier, dans nos marchés publics, la production sur le sol européen. Les marchés publics en Europe c'est 14 % du PIB, 1 800 milliards d'euros par an !" explique-t-il dans une tribune pour Le Monde publiée le le 4 avril 2023. Emmanuel Macron envisageait déjà la mise en place d'un dispositif "comme les Américains" en octobre 2023 dans les colonnes de The Guardian.