Européennes 2024 : le RN fait le ménage dans ses rangs
Le Rassemblement national a dévoilé mercredi 1er mai les 35 premiers noms de sa liste pour les élections européennes 2024. Derrière Jordan Bardella, quelques noms déjà familiers de Bruxelles en côtoient de nombreux autres jusqu'alors inédits pour un scrutin européen. Pour ces élections où le parti est donné archi-favori, la direction a décidé de faire de la place au neuf. Résultat : sur les 18 eurodéputés du RN siégeant actuellement au Parlement européen, seuls 10 figurent sur cette première liste, dont deux ne sont pas certains d'être réélus.
L'ancienne conseillère régionale d'Occitanie France Jamet, élue au Parlement européen en 2019, figure ainsi à la 30e position, juste devant son collègue André Rougé. Les huit eurodéputés du RN restants ne sont pas réinvestis. Une nouvelle qui ne semble pas les avoir surpris outre mesure : "Jordan avait dit qu'il y aurait un tiers de nouvellement, un tiers de promotion et un tiers de reconductions", assure Jean-Pin Lacapelle, qui fait partie de ceux qui quitteront le Parlement européen, à Public Sénat. L'ancien conseiller régional d'Île-de-France refuse d'y voir une punition, au contraire : "Je quitte l'Europe pour revenir au national. Je reprends un poste de direction dans l'appareil, et contribuer à préparer le mouvement aux échéances à venir."
Un eurodéputé en procès
D'autres absences sur cette liste semblent davantage motivées. Gilles Lebreton, par exemple, quoique plus assidu que la plupart de ses collègues au Parlement européen, paye peut-être son vote sur certains textes de compromis avec d'autres groupes.
L'ancien vice-président du Front national Jean-François Jalkh, pour sa part, élu député européen en 2014, ne sera pas non plus candidat à sa réélection le 9 juin. Une décision qui évitera peut-être une controverse au RN : impliqué dans l'affaire du micro-parti Jeanne, puis dans celle des assistants parlementaires européens, Jean-François Jalkh sera également l'objet en juin d'un procès pour "incitation à la discrimination", aux côtés d'autres cadres du parti, dans l'affaire du "Petit guide de l'élu municipal du Front national".