Ministère de l'Immigration : un symbole fort annonciateur de réformes ? Pourquoi Barnier y pense

Ministère de l'Immigration : un symbole fort annonciateur de réformes ? Pourquoi Barnier y pense Selon les informations de franceinfo, le nouveau Premier ministre réfléchirait à remettre en place un ministère de l'Immigration.

Nommé après des semaines de suspense, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a désormais la lourde tâche de mettre sur pied un gouvernement. Qui mettre à l'Intérieur ? Aux Affaires étrangères ? À l'Éducation ? Et pourquoi pas... à l'Immigration ? Alors que l'heure est davantage aux rumeurs et aux consultations, franceinfo révèle, ce lundi 9 septembre, que le nouveau locataire de Matignon envisagerait de remettre sur pied un ministère dédié à ce sujet particulièrement sensible. Remettre, car un précédent ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire avait déjà été créé en 2007, durant le mandat de Nicolas Sarkozy, avant d'être abandonné trois ans plus tard, en 2010.

Une création de poste comme une main tendue à l'extrême droite ? Dès sa première interview, vendredi soir, sur TF1, le nouveau Premier ministre n'avait pas caché ses ambitions quant à ce sujet aussi clivant que délicat. Sur le plateau du 20 Heures, Michel Barnier avait ainsi révélé vouloir "maîtriser l'immigration de manière rigoureuse et humaniste". Jugeant qu'"il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires et que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés", le nouveau locataire de Matignon avait très clairement promis "des mesures concrètes" et assuré son souhait de trouver "les bonnes solutions aux problèmes qui préoccupent les Français". Insistant même : "Et cela en fait partie !"

"Reprendre en main notre politique migratoire"

Si cette position ne manquera pas de séduire les électeurs de Marine Le Pen et Jordan Bardella, elle n'est toutefois en rien nouvelle. En 2021, alors qu'il était candidat à la primaire des Républicains en vue de la présidentielle 2022, Michel Barnier défendait déjà la mise en place d'un moratoire sur l'immigration de trois à cinq ans, dans l'objectif de "reprendre en main notre politique migratoire". Il plaidait pour la limitation et la maîtrise de l'immigration.

"Pour l'instant, rien n'est acté" et "les discussions se poursuivent", assure-t-on lundi soir du côté de Matignon. Mais le retour d'un ministère de l'Immigration serait un symbole fort et annonciateur de réformes. Comme la première des "mesures concrètes" promises sur TF1, finalement. "Un texte sur l'immigration a été voté, mais le Conseil constitutionnel a censuré une trentaine d'articles, qui étaient pourtant des leviers pour agir", déplorait d'ailleurs sur ce point le président du Sénat et Républicain Gérard Larcher, lundi soir dans les colonnes du Figaro. Et de lâcher : "Il faudra les reprendre sans attendre."