Amer depuis les élections législatives, pourquoi Fabien Roussel regrette son alliance avec LFI
Après François Ruffin, c'est à Fabien Roussel de prendre ses distances avec La France insoumise (LFI) : "Si je devais me re présenter, ce ne serait pas dans une alliance avec LFI" a-t-il affirmé dans un entretien accordé au Parisien. Ces propos font écho à sa défaite dans la 20ème circonscription du Nord, face à Guillaume Florquin du Rassemblement National. Sorti dès le premier tour des élections législatives anticipées au mois juin dernier, il regrette cette union sans laquelle il aurait "conservé son poste".
Pour rappel, le Nouveau Front Populaire (NFP) avait été créé au pied levé, le lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République, Emmanuel Macron. Dans l'espoir de faire barrage au Rassemblement National, cette grande union de la gauche avait réuni le PS, EELV et LFI. Une alliance aux résultats peu reluisants, si l'on en croit le député communiste : "Elle permet des grands scores dans les grandes villes, mais des petits dans la ruralité et les sous-préfectures. Elle a même fait voter RN ! ". Pour le candidat vaincu, la bataille était même perdue d'avance : "L'alliance, telle qu'elle a été construite, ne permet pas de gagner", affirme-t-il.
La présence de Jean-Luc Mélenchon remise en cause
Dans un sondage Odoxa-Le Nouvel Obs, 38% des français affirmaient pouvoir voter NFP... sans la présence de Jean-Luc Mélenchon. Et le candidat communiste assure recevoir de nombreux témoignages dans ce sens : "Fabien, on t'aime, mais Mélenchon, on n'en veut pas", le "combat identitaire" mené par La France Insoumise serait, selon lui, à la fois un "sésame dans les banlieues" et un "repoussoir dans la ruralité". Regrettant la personnalité "à double tranchant" du multiple candidat à l'élection présidentielle et la "bataille identitaire" des Insoumis, il a désormais l'intention de prendre ses distances avec le parti.
Malgré tout, il n'entend pas renoncer à une alliance de la gauche, un projet qui reste cher à Fabien Roussel : " Je ne rejette pas en bloc l'union de la gauche, mais on doit bien la soupeser car on peut la construire différemment ". En ce qui concerne le PCF, il mettra "à l'ordre du jour" une prise de distance avec LFI. Une déclaration qui a le mérite d'être claire.