La mission confiée à Musk par Trump fait pâlir d'envie la droite en France
Fraîchement réélu président des États-Unis, Donald Trump ne sera investi que le 20 janvier prochain. Un retour à la Maison Blanche que le républicain prépare d'ores et déjà, égrainant les noms de ceux qui gouverneront à ses côtés. Dernièrement, c'est celui du milliardaire Elon Musk qui est sorti. Proche de Donald Trump et fervent défenseur de sa cause tout au long de la campagne présidentielle américaine ces derniers mois, le patron de Tesla et X va prochainement se voir confier un nouveau ministère dit de l'"Efficacité gouvernementale".
Avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy, également désigné dans la nuit de mardi à mercredi par Donald Trump, Elon Musk "tracera le chemin pour [l']administration [Trump] afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales", a précisé dans un communiqué Donald Trump. L'objectif ultime serait de procéder à pas moins de 2 000 milliards de dollars de coupes claires dans le budget du gouvernement fédéral, estimé à ce jour entre 6 500 à 7 000 milliards de dollars, pointe Le Figaro.
Un comité de la hache anti-bureaucratique, jen ai rêvé et @elonmusk va le faire ! https://t.co/HhrCOwwIAa
— Valérie Pécresse (@vpecresse) November 13, 2024
Une annonce qui n'a pas manqué de faire des émules de l'autre côté de l'Atlantique. Alors que la France doit elle-même envisager de couper dans son budget, plusieurs figures de droite ont félicité Elon Musk pour sa promotion. "J'en ai rêvé, Musk va le faire", a réagi sur X Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France. Plus surprenant, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a également congratulé Elon Musk "pour avoir accepté ce super défi". Et d'ajouter : "J'ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l'excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l'efficacité des agents publics."
Congratulations on accepting this great challenge @elonmusk ! I look forward to sharing best practices for dealing with excess bureaucracy, cutting red tape and rethinking public organisations to benefit the efficiency of public employees. https://t.co/CgHsNSxqRj
— Guillaume Kasbarian (@guillaumekasba) November 13, 2024
Des propos qui ont rapidement suscité l'indignation de la gauche et des syndicats. "On pensait que le trumpisme en France se limitait à l'extrême droite. On se trompait. Nous avons Guillaume Kasbarian le Elon Musk Français sans l'électricité", a tancé le patron des socialistes, Olivier Faure, sur X. "De mieux en mieux, on a manifestement un aficionado de l'action de Trump et du libertarien Musk au gouvernement. Un commentaire Michel Barnier sur cette éloge en anglais d'un partisan de la casse totale de l'État ?" a également réagi le député insoumis, Éric Coquerel sur X. "Jamais on n'a connu ça, c'est d'une violence inouïe", a-t-on réagi auprès de l'AFP du côté de l'UFFA-CFDT. Même son de cloche chez d'autres syndicats.
Face au tollé, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenu à relativiser les propos du ministre ce mercredi, niant toute "convergence" entre le gouvernement français et le président américain Donald Trump. "Il n'y a pas de surinterprétation à faire. Mon collègue Guillaume est extrêmement mobilisé depuis des années sur la nécessité de simplifier et de débureaucratiser l'administration française. Il a félicité son homologue et ça s'arrête là", a-t-elle assuré.