Quand François Bayrou giflait un jeune garçon de 11 ans, une vidéo polémique refait surface
François Bayrou vient d'être nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre à 73 ans. Le père de six enfants et grand-père de vingt-et-un petits-enfants a été à trois reprises candidat à l'élection présidentielle. Sa première tentative a eu lieu en 2002, mais cette campagne a été marquée par une séquence polémique qui vient de refaire surface. En déplacement à l'époque dans la cité de La Meinau à Strasbourg pour évoquer l'insécurité, le président du Modem s'était retrouvé dans une situation délicate.
Alors qu'il était dans la maison de quartier avec Fabienne Keller, maire de Strasbourg à l'époque, un jet de pierres a brisé une vitre du bâtiment. François Bayrou a alors décidé d'aller face aux jeunes à l'origine de l'incident, qui s'étaient amassés juste en bas. Tentant d'abord d'amorcer le dialogue, François Bayrou s'est soudain retourné et a giflé un garçon de 11 ans, qui essayait, selon lui, de lui faire les poches. Il a alors crié : "Tu ne me fais pas les poches ! Si, tu me faisais les poches". La séquence avait été filmée.
Un geste aux répercussions politiques inattendues
Largement critiqué, il s'était défendu quelques jours plus tard en estimant que c'était "un geste de père de famille sans gravité". Patrick Mignola, ancien président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, était revenu sur les conséquences de ce geste auprès de Franceinfo. "On a eu très, très peur, parce qu'il n'y a rien de pire normalement pour un homme politique que de se montrer violent. Mais on s'est dit : il va s'effondrer, et ça va être la fin de sa carrière politique…".
La séquence n'a finalement pas tant influencé l'opinion portée sur François Bayrou comme l'a expliqué Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP : "Y avait le sentiment qu'il y avait un déclin d'autorité de l'Etat, des repères qui se perdaient, et c'est vrai que de ce point de vue-là, la gifle avait montré une certaine forme d'autorité, lui qu'on caricaturait de manière un peu molle. Après cet événement, son socle électoral a progressé. Il était à 4/5, il est passé à 7, 8 puis à 9". Aujourd'hui, les réactions ne seraient sûrement pas les mêmes : "Dans le contexte actuel de tensions terribles, je doute que ce soit perçu de manière aussi positive. Ça sera vu une fois de plus comme une déliquescence du champ politique", a nuancé Frédéric Dabi.