Édouard Philippe : les retraites, sa maladie... L'ancien Premier ministre se confie
Il se penche "sur ce qu'il faut concevoir pour que la France redevienne puissante, prospère et libre". Édouard Philippe mature son programme, deux ans avant la prochaine élection présidentielle. Dans un entretien au Parisien, l'ancien Premier ministre a réagi à des thèmes d'actualité et donné quelques détails sur ce qu'il souhaite pour l'après-Macron. Et c'est un homme "revenu d'entre parmi les chauves" qui s'est confié.
Souffrant d'alopécie, une maladie qui provoque la chute des cheveux et poils, Édouard Philippe assumait un physique glabre depuis plusieurs années. "Perdre tous ses cheveux et tous ses poils, c'est tout sauf neutre. Ça change votre aspect, votre visage, le regard que vous avez sur vous-même et que les autres ont sur vous. Ce n'est pas rien." Et depuis juin, "ça a commencé à repousser, sans traitement ni opération" : "J'ai l'impression de revivre ma puberté", plaisante-t-il.
Sur le plan politique, Édouard Philippe salue le "conclave" imaginé par François Bayrou pour aborder la question épineuse de la réforme des retraites. "Une discussion sérieuse entre les partenaires sociaux pour essayer d'améliorer le dispositif, sans dégrader nos finances publiques, me paraît intelligente." Il reste toutefois un défenseur de la réforme, remise en cause ces dernières semaines. "Elle assume l'idée que pour garantir notre système de retraites par répartition, il va falloir travailler plus longtemps. Ce n'est pas populaire, je le sais bien."
Édouard Philippe soutient des décisions "pas toujours populaires"
L'ancien chef de gouvernement a déjà prévu de faire des "propositions précises sur les retraites" dans son programme électoral présidentiel. "Je ne me focaliserai pas sur l'âge ou sur le nombre d'annuités mais je proposerai un système permettant de garantir la solidarité entre les Français et entre les générations, l'équilibre financier durable, plus de liberté et de choix à chacun." Il n'a toutefois pas souhaité donner plus de détails, puisqu'il est "en train d'y travailler". "Je ne suis pas de ceux qui lâchent des idées ou des projets qui ne sont pas suffisamment mûris", a-t-il affirmé.
Édouard Philippe défend une réduction de la dette et des déficits. Même si cela passe par des décisions "pas toujours populaires", comme "la baisse des APL et des emplois aidés". "Quand on veut, on peut", soutient le futur candidat présidentiel. Il se dit à l'inverse "réticent aux hausses d'impôt".
Côté l'international, l'ancien locataire de Matignon déplore un affaiblissement de la France, comme tous les pays d'Europe. "Ce qui est en train de se passer est une vraie transformation du monde. Nous vivons une période dangereuse. Et ce qui me désole, autant que cela m'inquiète, c'est qu'en France, l'instabilité politique nous prive de notre capacité d'action", estime-t-il. D'autant que la France et ses alliés européens ont misé sur le multilatéralisme pour s'affirmer à l'échelle international, mais "ça n'existe plus". "Le multilatéralisme est moribond et Donald Trump va l'achever", assure Édouard Philippe. Selon lui, pour préserver les intérêts de la France et de ses alliés, "un des éléments de la réponse, c'est l'Europe".