Bayrou défend Mélenchon et Le Pen, la raison peut étonner le camp présidentiel

Bayrou défend Mélenchon et Le Pen, la raison peut étonner le camp présidentiel Invité de Darius Rochebin lundi soir sur le plateau de LCI, le Premier ministre a volé au secours de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

Ni La France insoumise ni le Rassemblement national. Telle semble être la ligne de conduite fixée depuis des semaines dans le camp présidentiel. Et pourtant, invité sur le plateau de Darius Rochebin, lundi 27 janvier, François Bayrou n'en a pas moins défendu deux des grandes figures de ces différents partis. "Je n'aime pas que l'on parle [de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen] avec mépris, rejet et violence", a confié François Bayrou, alors qu'on le questionnait justement sur son profond respect pour ces figures et leurs partis tant décriés par d'autres.

"Pourquoi ? Parce que ce sont des Français", a poursuivi le Premier ministre, rappelant que "Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, à eux deux, à la dernière élection présidentielle, ont obtenu entre 16 et 17 millions de voix". Et François Bayrou d'analyser dans la foulée : "Si vous ne vous rendez pas compte que la manière dont on parle d'eux nourrit les électeurs qui les rejoignent, si à chaque instant vous faites de chacun d'entre eux l'ennemi public numéro un, [...] vous leur apportez sur un plateau d'argent des millions de voix." Par ailleurs, "il faut pacifier le pays", a insisté le Premier ministre alors que la France connaît depuis des mois une crise politique particulièrement sévère.

Marine Le Pen déclarée inéligible en mars prochain, une erreur ?

Interrogé sur le verdict attendu le 31 mars 2025 dans l'affaire dite des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen - dans laquelle le parquet a requis en novembre dernier cinq ans de prison, dont deux fermes, cinq ans d'inéligibilité et 300 000 euros d'amende contre Marine Le Pen - François Bayrou a rapidement balayé que "la responsabilité du gouvernement ne peut pas porter sur la justice". Avant de toutefois développer : "Mais je pense qu'il est très dérangeant que des jugements soient prononcés sans qu'on puisse faire appel. Et deuxièmement, je considère que cette accusation-là [...] est injuste." Rappelons que François Bayrou lui-même a fait l'objet d'accusations similaires avec cinq anciens eurodéputés MoDem, avant d'être, pour sa part, finalement relaxé en février 2024.