Bayrou, accusé d'avoir tu des violences sexuelles, fustige un "scandale inventé"

Bayrou, accusé d'avoir tu des violences sexuelles, fustige un "scandale inventé" Le Premier ministre dément formellement les accusations portées à son encontre après la publication d'une enquête de Mediapart.

"Viols sur mineurs à Bétharram : les mensonges de Bayrou pour défendre une institution catholique." Publiée le 5 février, l'enquête menée par Mediapart affirme que le Premier ministre, qui a scolarisé ses enfants dans l'établissement catholique aujourd'hui sous le feu des projecteurs, était au courant du scandale. Pas moins de 112 plaintes ont été déposées par d'anciens pensionnaires de Notre-Dame de Bétharram, sur la commune de Lestelle-Bétharram, près de Pau.

Ils dénoncent depuis octobre 2023, et la création d'un collectif d'ex-élèves, des violences physiques, des agressions sexuelles et pédocriminelles dont ils auraient été victimes. Des actes commis par les prêtres et surveillants de l'établissement, mais aussi par d'autres résidents. Les faits s'étaleraient des années 1950 jusqu'aux années 2010. Interrogé mardi 11 février par le député insoumis Paul Vannier à l'occasion des questions au gouvernement, François Bayrou a nié avoir été au courant des accusations dans les années 1990, alors qu'il était ministre de l'Éducation nationale (1993-1997).

"Tout est faux et une plainte en diffamation sera portée"

"Les accusateurs disent : il ne pouvait pas ignorer. Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violence, ni de violence sexuelle", a assuré le locataire de Matignon ce mardi dans l'hémicycle du palais Bourbon. Pour preuve, a-t-il pointé : "Est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé [nos enfants] si nous avions de telles informations ?" Et de prévenir : "Tout est faux et une plainte en diffamation sera portée."

Selon deux témoignages recueillis par Mediapart, une professeure affirme avoir directement averti le père de famille tandis qu'un parent, qui a porté plainte en 1996, assure : "Bayrou avait son fils dans la même classe. […] Il était absolument au courant […] Il n'a eu aucune réaction." De son côté, le maire de Pau avait reconnu en mars dernier auprès du Parisien que "la rumeur, il y a 25 ans, laissait entendre qu'il y avait eu des claques à l'internat" et affirmait n'avoir "jamais entendu parler […] de risques sexuels".

Ce mardi, François Bayrou s'est toutefois justifié en pointant qu'il n'était déjà plus ministre de l'Éducation "au moment du dépôt de la première plainte". Et de remarquer : "La méthode est maintenant très bien connue des Français : dès que quelqu'un occupe des responsabilités, on s'ingénie à inventer de toutes pièces des scandales. Si on ne répond pas et qu'on se tait, on est coupable. Si on dément, on est immédiatement mis en accusation."