Karting et sorties piscine ? Ces "activités ludiques" des prisons françaises que Darmanin veut supprimer

Karting et sorties piscine ? Ces "activités ludiques" des prisons françaises que Darmanin veut supprimer Gérald Darmanin a annoncé ce lundi avoir ordonné l'arrêt de toutes les "activités ludiques" en prison après la vive polémique des derniers jours.

En déplacement ce lundi 17 février au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), Gérald Darmanin a déclaré avoir ordonné l'arrêt de toutes les "activités ludiques" en prison qui ne portent ni sur l'éducation ni sur la langue française ni sur le sport. Une décision qui survient alors que vendredi 14 février, le quotidien régional La Dépêche révélait qu'une vingtaine de détenus de la maison d'arrêt de Seysses, au sud de Toulouse, avaient bénéficié de soins du visage offerts par une école toulousaine.

Une petite séance qui survenait une semaine après un cours de "danse country", suscitant l'ire de certains surveillants pénitentiaires. "C'est devenu le Club Med, la détention", déplorait l'un d'eux auprès du quotidien. Le syndicat FO justice était monté au créneau dénonçant l'organisation de telles activités dans un communiqué. "Il est hors de question d'avoir des activités ludiques qui choquent tous nos concitoyens et qui m'ont choqué profondément lorsque j'ai appris que cette activité gratuite, qui avait été proposée localement, avait été acceptée", a réagi ce lundi le garde des Sceaux, dont Le Parisien se fait l'écho.

Des activités qui "réapprennent aux gens à revivre normalement"

"J'ai demandé au directeur de l'administration pénitentiaire [...] qu'une instruction soit donnée à tous les directeurs de centres pénitentiaires, de toutes les prisons, pour que nous ne nous limitions absolument qu'au soutien scolaire et à la langue française, à l'activité autour du travail et à l'activité sportive à l'intérieur de la prison", a poursuivi Gérald Darmanin. Défendant l'arrêt total de ces activités, le ministre de la Justice a assuré qu'il était effectif à compter de ce lundi.

Un choix que la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a cependant dit regretter. Prévues par la loi, "ces activités ludiques ne sont pas simplement ludiques, elles réapprennent aux gens à revivre normalement", a-t-elle défendu auprès de l'AFP dont Le Parisien relaie les propos. Pour elle, le vrai problème est la surpopulation carcérale. Cette affaire survient par ailleurs deux ans et demi après une polémique similaire. À l'époque, c'est une épreuve de karting à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, qui était au cœur des débats.