"L'humiliation, ça suffit" : Retailleau menace de démissionner s'il doit céder sur le dossier de l'Algérie et des OQTF

"L'humiliation, ça suffit" : Retailleau menace de démissionner s'il doit céder sur le dossier de l'Algérie et des OQTF Le ministre de l'Intérieur prévient, il ne cèdera pas sur son ambition : faire que l'Algérie accueille ses ressortissants soumis à des OQTF en France.

C'est un véritable bras de fer que Bruno Retailleau a engagé avec l'Algérie, et il n'en démord pas. "Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français. Tant que j'ai la conviction d'être utile et que les moyens me sont donnés, je serai mobilisé", a assuré le ministre de l'Intérieur dans un entretien au Parisien samedi 15 mars.

Et pas question pour lui de céder sur le dossier : il exige de l'Algérie qu'elle accepte d'accueillir ses ressortissants en situation irrégulière en France et soumis à une obligation de quitter le territoire. "Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais", a-t-il tonné. Il pourrait même aller aussi loin que démissionner.

"Je serai intransigeant"

Une menace qu'il veut à l'intention de la France, mais surtout de l'Algérie. "L'humiliation, ça suffit", soutient-il. "Désormais, ma ligne, qui est celle du rapport de force avec l'Algérie, est celle du gouvernement." Et d'annoncer : "Si l'Algérie ne reprend pas ses ressortissants dangereux, nous engagerons une riposte graduée." Une riposte qui pourrait aller aussi loin que remettre en cause les accords de 1968 entre Paris et Alger. Cet accord facilite les conditions de séjour, de circulation et d'emploi des Algériens en France.

Une fermeté qu'il estime nécessaire pour assurer la sécurité des Français. "Je ne veux pas d'un deuxième Mulhouse." Il fait ainsi référence à une attaque au couteau, le 22 février dernier, ayant fait un mort et cinq blessés, dont l'auteur suspecté est un Algérien de 37 ans sous OQTF et que l'Algérie avait refusé dix fois d'accueillir. Les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères ont transmis vendredi à l'Algérie une liste de ressortissants "qui représentent un danger et que nous voulons expulser". "Je serai intransigeant."

Fin février, l'Algérie avait déclaré rejeter "catégoriquement les ultimatums et les menaces" françaises. Le pays "appliquera une réciprocité stricte et immédiate à toutes les restrictions apportées aux mobilités entre l'Algérie et la France", avait réagi le ministère algérien des Affaires étrangères. "Toute remise en cause de l'Accord de 1968 […] sera suivie de la part de l'Algérie d'une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature."