Elections municipales 2026 à Paris : Dati encore favorite ? Ce que disent les résultats des sondages
Le combat pour la mairie de Paris a officiellement commencé. A six mois des élections municipales qui se tiendront les 15 et 22 mars 2026, toutes les familles politiques se positionnent derrière leur candidat et certaines n'hésitent pas à revenir sur des alliances qui semblaient pourtant conclues. Des revirements susceptibles de fragiliser plusieurs candidatures, au profit des autres.
Déjà huit candidats sont sur la ligne de départ pour les municipales de Paris. Ce n'est pas le cas d'Anne Hidalgo qui, après deux mandats passés à l'Hôtel de Ville, a annoncé qu'elle ne se représenterait pas. Un départ qui ne doit pas signer le début de l'alternance dans la capitale de l'avis du PS. Le parti à la rose, à la tête de Paris depuis près d'un quart de siècle, a choisi son candidat, mais réfléchi à former une alliance avec d'autres partis de gauche pour rassembler les forces face au bloc du camp présidentiel et de la droite. Lequel devait faire campagne main dans la main, mais s'est fracturé le mardi 28 octobre après que Renaissance a annoncé soutenir le candidat Horizons, Pierre-Yves Bournazel, plutôt que Rachida Dati, ministre et principale figure d'opposition de la droite parisienne.
Des tentatives de rapprochement et des divisions qui risquent encore d'évoluer dans les prochaines semaines et qui vont donner lieu à des stratégies en vue du second tour. Les élections municipales de Paris ne sont donc pas à l'abri de nouveaux chamboulements.
La place de favorite de Rachida Dati remise en question
Présentée comme la favorite à la mairie de Paris par plusieurs sondages, Rachida Dati voit sa candidature affaiblit à plusieurs égards. L'actuelle maire du VIIe arrondissement de la capitale a vu le soutien du parti LR s'effriter depuis sa nomination en tant que ministre de la Culture, sous Emmanuel Macron, en janvier 2024, et plus récemment avec la suspension prononcée contre elle et tous les autres ministre de droite par le président de LR, Bruno Retailleau. Elle a aussi perdu des soutiens locaux qui ont rejoint un de ses rivaux à la mairie de Paris : le candidat Horizons, Pierre-Yves Bournazel.
Si Rachida Dati perd du poids à droite, elle perd aussi des soutiens au sein du camp présidentiel qui devait pourtant la soutenir pour les municipales de 2026. Le parti Renaissance a décidé à l'unanimité moins de voix de soutenir, lui aussi, le candidat Horizons. Un choix contre lequel s'élèvent certaines figures de premier plan comme Sylvain Maillard qui maintient son soutien à la maire du VIIe, quitte à renoncer à ses fonctions de président de la fédération parisienne de Renaissance.
L'élu macroniste regrette une décision "partisane", fruit d'un "accord national" avec Horizons et de "brouilles personnelles" opposant Gabriel Attal et Rachida Dati dans les colonnes du Parisien. Il dénonce aussi une forme d'incohérence du parti macroniste à soutenir un candidat qui appelle à la démission du président de la République, lequel est un soutien de Rachida Dati selon plusieurs sources. Enfin, il déplore le fait que cette décision limite les chances de victoires de Rachida Dati, sans en donner pour autant à Pierre-Yves Bournazel et insiste : "Si on veut gagner, il faut être derrière la candidate la plus forte. Celle qui peut créer le rassemblement le plus important, c'est incontestablement madame Dati".
La figure de l'opposition parisienne, non seulement de voir son socle se fragiliser, fait face à un autre handicap : l'annonce de son renvoi en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence en septembre 2026, soit six mois après les élections municipales. Elle encourt une peine d'inéligibilité et devra, en cas de condamnation, laisser sa place à l'Hôtel de Ville.
Qui sont les candidats à la mairie de Paris en 2026 ?
Avec huit candidats déclarés à la mairie de Paris, les chances de voir des coalitions se former dès le premier tour du scrutin sont très minces. Trois partis de gauche ont déjà choisi leur candidat : Emmanuel Grégoire pour le PS, David Belliard pour les Ecologistes et Ian Brossat pour le PCF. Les candidats socialiste et écologiste ont remporté les primaires de leur parti respectif et des discussions sont en cours pour une éventuelle alliance de la gauche, mais les deux hommes se disputent la tête de liste. Le communiste Ian Brossat milite aussi pour porter le rassemblement de la gauche. Le parti Place publique a quant à lui choisi d'investir Saïd Benmouffok.
Si alliance de la gauche il y a, elle ne devrait pas compter les élus LFI dans ses rangs. Le parti insoumis n'a toujours pas investi de candidat, mais cinq noms sont en lice : Aymeric Caron, Rodrigo Arenas, Danièle Obono, Sarah Legrain et Sophia Chikirou. Tous sont députés, mais c'est la dernière, qui porte aussi la casquette de conseillère municipales à Paris, qui fait figure de favorite.
Si la gauche semble partir en ordre dispersé, les autres partis misent également sur leur propre cheval. Pierre-Yves Bournazel est le candidat du parti philippiste Horizons, soutenu par le reste de la coalition présidentielle avec Renaissance et le MoDem. Rachida Dati représente la droite et une parti du camp macroniste malgré des soutiens fragilisés. Mais un autre membre de LR a décidé de se lancer dans la course : le sénateur de Paris Francis Szpiner.
Le dernier candidat déclaré est Thierry Mariani, l'homme originaire du sud brigue la mairie de Paris pour une alliance d'extrême droite réunissant le RN et l'UDR d'Eric Ciotti. S'il espère aussi compter sur le soutien de Reconquête, des rumeurs évoquent une possible candidature de Sarah Knafo. De son côté, Marion Maréchal, récemment à la tête de son propre mouvement Identité-Libertés, a reconnu suivre de près l'échéance parisienne.
Des résultats serrés ? Ce que disent les sondages sur les municipales 2026 à Paris
Si jusqu'à l'été Rachida Dati apparaissait comme la grande favorite des élections municipales 2026 à Paris selon plusieurs sondages, la ministre et maire du VII arrondissement n'est plus aussi sûre de remporter le scrutin selon les résultats des dernières études sondagières et au vu des récentes prises de position.
Donnée en tête avec 32% des intentions en vote dans un sondage réalisé par Cluster17 pour "Paris en Grand" et publié le 26 juillet, Rachida Dati était alors testée comme étant soutenue par LR et Renaissance. La même hypothèse testait par ailleurs une alliance du PS, des Ecologistes et du PCF derrière un candidat unique qui était donné juste derrière à 31,5%. Arrivaient en suivant Sophia Chikirou pour LFI avec 16,5% des intentions de vote et Pierre-Yves Bournazel pour Horizons avec 9%.
Le même sondage de Cluster17 testait une autre hypothèse avec des candidatures indépendantes pour les partis de gauche et celle de Francs Szpiner pour la droite. Alors Rachida Dati était encore en tête avec 26% des intentions de vote, mais toujours avec le soutien du camp macroniste. Suivait les différents candidats de gauche : Emmanuel Grégoire pour le PS et le PCF (19%), David Belliard pour EELV (15%) et Sophia Chikirou pour LFI (14%). Francis Spziner et Pierre-Yves Bournalzel étaient donnés à moins de 10%.
Le problème est qu'aucune de ces hypothèses ne tient compte du soutien de Renaissance au candidat Horizons plutôt qu'à Rachida Dati. Le dernier sondage en date, réalisé par Verian pour le compte de Renaissance entre le 22 et le 27 août prend en compte ce changement, mais ne teste pas le candidat Francis Szpiner en dissident LR face à l'élue parisienne. Résultat : c'est Emmanuel Grégoire qui arrive en tête avec 22% des intentions de vote, devant Rachida Dati donnée juste derrière à 21%. Les candidats du parti écologiste et d'Horizons arrivent à égalité avec 14% des intentions de vote, suivis de près par LFI (13%). L'extrême droite est créditée de 14% des intentions de vote répartis entre deux candidats faisant chacun moins de 10%.
Des sondages qui montrent que la victoire de Rachida Dati est loin d'être courue d'avance, mais aussi que l'alternance n'est pas assurée pour la ville de Paris. Au vu des résultats, une alliance de la gauche semble en mesure de l'emporter face à des candidatures multiples de la droite et du camp présidentiel.
Un changement dans le mode de scrutin à Paris
Le Parlement a définitivement adopté la réforme du scrutin municipal, à Paris, Lyon et Marseille, jeudi 10 juillet. Pour les trois plus grandes villes de France. Jusqu'ici, les électeurs votaient pour une liste de conseillers dans chaque arrondissement ou secteur. Les élus qui étaient placés en haut de cette liste entraient au conseil municipal de la ville et élisaient ensuite le ou la maire.
Avec ce nouveau suffrage, les électeurs voteront pour leur conseiller municipal comme dans toutes les autres communes de France. Il y aura ensuite une élection distincte pour élire les maires d'arrondissement. Cela devrait se passer le même jour, avec deux urnes différentes.
Le Conseil constitutionnel doit encore donner son aval, notamment concernant la prime majoritaire de 25% au lieu de 50%. Dans toutes les communes de France, la liste du vainqueur gagne 50% des sièges au conseil municipal. Si le Conseil constitutionnel est d'accord, cela passera à 25% pour ces trois grandes villes, ce qui serait une exception nationale.