Conférence de l'ONU sur les océans : les 3 objectifs de la France pour sauver la mer
La troisième conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc-3) se tient du 9 au 13 juin. Plus de 100 délégations nationales, dont au moins 51 chefs d'Etat ou de gouvernement, sont attendues à Nice, a annoncé le ministère de la Transition écologique dans un communiqué consulté par France Info. L'Élysée salue un "succès diplomatique" pour cet événement co-organisé avec le Costa Rica. En 2022, la deuxième édition à Lisbonne n'avait réuni que 24 dirigeants.
"La santé des océans se dégrade et, avec elle, le bien-être des êtres humains", a souligné le sous-secrétaire général de l'ONU Li Junhua. Selon lui, l'océan est "en état d'urgence". L'océan, qui absorbe environ un quart des gaz à effet de serre, se réchauffe, s'acidifie, mettant en danger la biodiversité. La pollution plastique, la surpêche, la pêche illégale et l'exploitation des grands fonds sont autant de facteurs alarmants pour la santé des océans. Aujourd'hui, 10 % des espèces marines connues sont menacées, plus de 37 % des poissons sont victimes de la surpêche, et entre 8 et 14 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les mers, rapporte VosgesMatin.
Les trois priorités françaises
A l'issue de la conférence, un "plan d'actions opérationnel" devrait être adopté, appuyé par une déclaration politique négociée pendant des mois mais qui s'annonce très consensuelle d'après France Bleu. "Ce n'est que par une action rapide et coordonnée que nous pourrons garantir une planète saine et prospère aux générations à venir", a affirmé le président du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles dans un communiqué publié mercredi 4 juin. Ce projet "constituera un moment fondateur pour la gouvernance de l'océan", a déclaré Emmanuel Macron dans le même document. La France entend défendre trois axes majeurs.
Elle vise d'abord à obtenir des ratifications supplémentaires du traité international de protection de la haute mer, adopté par l'ONU en 2023. Ce traité instaure un cadre juridique contraignant sur les eaux internationales, situées au-delà des eaux territoriales des États. Elle représentent 65 % de la surface des océans, et permet d'y créer des aires marines protégées (AMP). Déjà validé par 29 pays, il en faut 60 pour que le traité entre en vigueur. "Car le temps presse." selon Le Dauphiné Libéré. L'ONU souhaite sanctuariser 30 % des océans d'ici 2030, contre moins de 9 % actuellement.
Deuxième objectif : élargir la coalition de 32 pays en faveur d'un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins. Paris espère enfin pousser à la ratification d'accords sur la lutte contre la pêche illégale et la surpêche et préparer les négociations sur le traité sur la pollution plastique qui sera discuté à Genève en août.
Emmanuel Macron invité par France 2
Pour autant, le président français devra composer avec une communauté internationale divisée : les grands enjeux océaniques ne font pas l'unanimité, et les États-Unis, premier domaine maritime mondial, n'enverront aucune délégation, comme lors des dernières négociations climatiques. Faute de caractère contraignant, la déclaration politique finale repose seulement sur la bonne volonté des États. La France et le Costa Rica misent donc sur la création "des coalitions d'États pour mettre en place des actions concrètes", a expliqué Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara. C'est notamment le cas autour de la Méditerranée, l'une des mers les plus polluées. L'an dernier, ses eaux ont atteint un record de 28,9 °C.
En pleine conférence, Emmanuel Macron participera le mardi 10 juin à une soirée spéciale sur France 2 : "Urgence Océan : un sommet pour tout changer". Le président de la République "présentera les résultats de la Conférence des Nations unies sur l'océan et rappellera l'ambition de la France pour la protection des océans", a annoncé mardi la chaîne. Des Français "qui agissent" seront aussi mis à l'honneur. La soirée, présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, sera suivie par un documentaire sur la Polynésie.