Mais quels sont les couteaux qui ne sont pas (encore) interdits aux mineurs en France ?
Au lendemain de la mort d'une surveillante de collège en Haute-Marne, poignardée par un élève, le gouvernement a annoncé que l'interdiction de la vente de couteaux aux mineurs sera mise en œuvre par un arrêté "pris dans les 15 jours". La liste des armes de catégorie D (armes en vente libre sauf pour les mineurs) sera complétée par un arrêté qui est en cours de finalisation et sera pris dans les 15 prochains jours, a précisé Matignon mercredi auprès de plusieurs médias.
Actuellement, cette liste comprend les poignards et les couteaux-poignards. À l'avenir, elle devrait inclure "tout couteau qui peut constituer un arme", d'après les termes employés par François Bayrou. Ce qui n'est pas inscrit noir sur blanc dans la loi, notamment concernant les couteaux de cuisine et/ou ustensiles à destination des mineurs. Le Premier ministre souhaite donc élargir cette interdiction.
D'après la loi, un mineur n'a pas le droit d'acheter du matériel de guerre, des munitions et des armes de toutes catégories. Dont les armes blanches (couteaux de cuisine, couteaux suisses et cutters compris, ndlr). Ces armes font partie de la catégorie D, interdites à la vente aux mineurs. Mais depuis le drame de Nogent, trois couteaux bien précis sont dans le collimateur de l'exécutif, comme l'a annoncé le Premier ministre.
Zombie, papillon... Les autres couteaux dans le viseur de Bayrou
Tout d'abord, le "couteau papillon". Pliable, sa lame se dévoile lorsque les deux poignées sur les cotés se rabaissent. Selon les informations de BFMTV, l'entourage de François Bayrou envisage de faire passer ce style de couteaux en catégorie D, tout comme les poignards. Ce couteau peut être acheté et détenu librement, sous certaines conditions, mais un arrêté devrait être pris pour que les revendeurs soient tenus d'obtenir une autorisation, toujours d'après la chaîne d'informations en continu.
Deuxième type de couteau qui fait débat : le "zombie", reconnaissable à sa lame à double tranchant incurvée et dentelée. Ici, François Bayrou ne souhaite pas faire dans le détail, cette arme pourrait être classée en catégorie A, comme les armes à feu. De facto, son acquisition et sa détention libres seraient interdites. Enfin, pour les couteaux à cran d'arrêt, le Premier ministre souhaite également faire basculer leur catégorisation en D, et obliger les revendeurs à présenter une autorisation de commerce pour leur vente.
Pour rappel, le transport d'un couteau est strictement interdit que ce soit chez un mineur ou un majeur. Chasse, pique-nique... Un majeur doit être en mesure de justifier le transport d'un couteau en cas de contrôle, ce couteau étant une arme. Un mineur risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende s'il amène un couteau dans l'enceinte d'un établissement scolaire. Enfin, "les sanctions applicables en cas de port ou de transport d'une arme de catégorie D hors de votre domicile, sans motif légitime, varient selon l'arme", pour un majeur. La sanction peut atteindre 15 000 euros d'amende et 1 an de prison, selon le ministère de l'Intérieur.