Une semaine après les inondations, Trump se rend enfin au Texas pour cette raison
Une fois n'est pas coutume, Donald Trump ne s'est pas rendu sur les lieux d'une catastrophe aux Etats-Unis dans l'immédiat. En effet, l'Etat du Texas est frappé par des inondations ayant causé la mort de 120 personnes depuis le 4 juillet dernier. Pour l'instant, pas l'ombre d'un président américain sur ces terres. Donald Trump a annoncé s'y rendre à partir de ce vendredi 11 juillet, soit une semaine plus tard.
Une volonté assumée par l'administration américaine, et le président des Etats-Unis lui-même. "J'aurais pu le faire aujourd'hui, mais nous aurions été en travers de leur chemin", a-t-il justifié dimanche dernier. En travers du chemin de qui au juste ? Et bien des secouristes présents sur place. "Le rôle du président est notamment d'être le consolateur en chef (...) mais pour toute catastrophe, il y a un délai d'attente avant l'intervention des élus", expliquait en 2016 Dennis Alpert, en charge entre 1993 et 2001 de l'organisation des voyages du vice-président Al Gore, auprès du magazine Wired.
Une logistique contraignante
Donald Trump a donc attendu une semaine pour se rendre au Texas pour ne pas déranger les professionnels sur place chargés de secourir les victimes et blessés. Mais ce n'est pas tout. Le déplacement d'un président américain implique une organisation et une logistique relativement importantes, notamment dans une zone sinistrée. Agents des services secrets, forces de l'ordre, fermeture de routes... Dans le chaos texan, cette opération aurait pu être extrêmement délicate.
Certaines routes étant fermées et le trafic aérien suspendu, une visite express de Donald Trump lors des sept derniers jours était peu probable. "Les eaux de crue n'ont pas encore décru (...) les premiers intervenants font leur devoir et tentent de comprendre ce qui se passe dans les familles, il est plus judicieux que le président arrive un peu plus tard", assurait de son côté Lars Anderson, ex-responsable de l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (FEMA).
Prendre le pouls après les coupes budgétaires ?
Déranger les plus de 2 000 sauveteurs, policiers et des équipes cynophiles, en cours d'intervention au Texas n'est donc pas l'option privilégiée par la Maison Blanche. Toutefois, la visite au Texas - aussi tardive soit-elle - est selon le New York Times, l'occasion pour l'administration Trump de calmer le jeu après les vives polémiques suscitées par la gestion de la crise par les autorités locales. Si ce n'est pas la version servie par les autorités américaines, elle est en revanche celle aperçue dans la presse américaine. Les coupes budgétaires souhaitées par le parti républicain sur les systèmes d'alerte et de secours ont du mal à passer sur place. Cette visite du président pourrait être l'occasion de tenter d'apaiser les esprits.
Pour rappel, lors de nombreuses catastrophes naturelles aux Etats-Unis, Donald Trump n'avait même pas daigné se déplacer. En février dernier, 25 personnes périssaient dans des inondations et des glissements de terrain dans le Kentucky et en Virginie-Occidentale : Donald Trump préférait alors jouer au golf en Floride plutôt que de se déplacer. Même constat le 16 mai dernier, après les tornades et pluies diluviennes qui ont frappé le Missouri et le Kentucky, causant la mort de 25 personnes. Ici aussi, le président des Etats-Unis ne s'était pas déplacé, optant pour une nouvelle partie de golf, cette fois-ci en Virginie.