Une avocate furieuse tacle Darmanin et refuse de lui serrer la main

Une avocate furieuse tacle Darmanin et refuse de lui serrer la main Une avocate a refusé de serrer la main au garde des Sceaux Gérald Darmanin à Nanterre (Hauts-de-Seine). Elle regrette "des réformes qui vont mettre encore plus de difficultés" dans les professions du secteur de la justice.

Gérald Darmanin recalé. Mardi 29 juillet, le ministre de la Justice a été interpellé par deux avocats en marge d'un déplacement au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine). Malgré les sollicitations du garde des Sceaux, l'avocate Me Camilla Quendolo a refusé de lui serrer la main, après un point presse du ministre. "Quand on ne serre pas les mains des gens, ça commence dans l'irrespect et c'est dommage pour votre profession", a lancé le ministre, agacé de l'attitude de cette dernière, mais toujours le sourire aux lèvres.

"Je ne suis pas là pour serrer des mains ni pour valider des réformes qui vont mettre encore plus de difficultés dans nos professions", a rétorqué l'avocate. "J'estime que sa politique n'est pas de la politique, mais quelque chose qui conduit simplement à la volonté d'être élu", a-t-elle également taclé, rapporte Le Parisien. Mais alors, de quoi parle-t-elle ? Et que reproche-t-elle au ministre de la Justice ? Le garde des Sceaux envisage - dans un projet de loi qu'il présentera à la rentrée - de revenir sur le principe d'aménagement obligatoire de certaines peines d'emprisonnement, réserver le sursis uniquement aux primo-délinquants et rétablir les peines de moins d'un mois d'emprisonnement (supprimées en 2020). 

"Les juges ne sont pas laxistes, mais le système l'est devenu"

Une réforme pénale qui ne passe pas pour cette avocate, et elle n'a pas manqué de le faire savoir à Gérald Darmanin, devant les journalistes présents sur place. Le ministre de la Justice entend également étendre la procédure de plaider-coupable - aujourd'hui possible pour certains délits - aux crimes. Enfin, il prévoit de multiplier les cours criminelles sans jurés, pour réduire les délais de jugement qui sont selon lui bien trop élevés à l'heure actuelle.

"Les juges ne sont pas laxistes, mais le système l'est devenu", déclarait Gérald Darmanin ce lundi. Avec son projet de loi, intitulé "S.U.R.E" pour "Sanction Utile, Rapide et Efficace", le ministre entend réformer le système judiciaire français en profondeur. Il regrette notamment qu'une peine sur deux ne soit "pas effectuée" du fait des aménagements de peine.

Le projet est également critiqué par l'Union syndicale des magistrats, qui réclame par voie de communiqué des "moyens" plutôt qu'une "énième réforme". Ce mardi, Maître Quendolo et Maître Smira (l'autre avocat qui s'est retrouvé aux prises avec Gérald Darmanin devant le tribunal judiciaire de Nanterre) se sont également livrés sur le manque de moyens de la justice, la détérioration de leurs conditions de travail et les conséquences de la surpopulation carcérale dans le pays.