Bruno Retailleau Premier ministre ? 4 petites phrases qui montrent qu'il est candidat à Matignon

Bruno Retailleau Premier ministre ? 4 petites phrases qui montrent qu'il est candidat à Matignon Après la démission de Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron pourrait décider de nommer un nouveau Premier ministre. Bruno Retailleau semble volontaire pour prendre la tête de la future équipe ministérielle.

L'Hôtel de Matignon cherche un nouveau repreneur. Sébastien Lecornu a remis sa démission et celle de son gouvernement au président de la République qui l'a acceptée ce lundi 6 octobre. L'exécutif n'aura tenu qu'une demi-journée après avoir été fragilisé de l'intérieur dans les minutes suivent sa nomination. En partie responsable de l'implosion du gouvernement, Bruno Retailleau, reconduit au ministère de l'Intérieur, avait critiqué la nomination de Bruno Le Maire aux Armées et celle de Roland Lescure à l'Economie. Le retour du premier, jugé responsable de 1000 milliards de dettes entre 2017 et 2024, ne passait pas du tout auprès de LR. Le président de la droite déplorait aussi qu'il n'y ait que trois ministres de son camp - quatre en comptant Rachida Dati et sans compter les transfuges de LR au sein de parti présidentiel - face à 15 macronistes. Autant de critères qui faisaient que le gouvernement ne "reflétait pas la rupture promise" par l'ex-Premier ministre selon lui.

La colère et les propos de Bruno Retailleau, qui a remis en cause la participation de la droite au gouvernement, a interrogé la survie du socle commun. Au 13 Heures de TF1, le ministre de l'Intérieur démissionnaire a laissé entendre que l'alliance n'était pas brisée, mais qu'elle devait prendre une certaine direction pour perdurer. Il semble prêt à jouer un rôle central, même plus important, au sein de cette coalition. Des ambitions qui tombent à pic à l'heure où Emmanuel Macron cherche un nouveau Premier ministre. Si Bruno Retailleau ne s'est pas explicitement présenté comme candidats, plusieurs déclarations sous-entendent qu'il est volontaire pour assurer la fonction.

1- "Nous ne basculons pas dans l'opposition"

Bruno Retailleau a été très clair sur TF1 : LR ne "bascul[e] pas dans l'opposition". Il estime que la droite a encore toute sa place au sein de la coalition du socle commun formée sous le gouvernement de Michel Barnier et peut aider à répondre à la rupture attendue des Français. Il a cependant exigé "des lignes claires" et rappelé les exigences de LR concernant des points cruciaux comme la limitation de l'immigration et la lutte contre l'assistanat. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire précise ainsi sa position d'allié du gouvernement tout en la conditionnant à la ligne politique plus proche de la sienne. Une façon d'influencer l'orientation politique du futur gouvernement auquel il pourrait prendre part, et pourquoi pas diriger ?

2- "Hors de question de cautionner un premier ministre de gauche"

Si Bruno Retailleau est prêt à rester dans la coalition gouvernementale et à participer au futur gouvernement, il ne le fera pas à n'importe quel prix et instaure des lignes rouges. L'une d'entre elle est la nomination d'une personnalité de gauche à Matignon. "Il est hors de question de cautionner un gouvernement et un Premier ministre de gauche", a-t-il fait savoir sur TF1. Une position qui ne surprend personne, le président LR ayant menacé de ne pas prendre part au gouvernement de Sébastien Lecornu faute de garanties insuffisantes données à la droite et de bascule ou risque de bascule vers la gauche jugés trop importants.

3- "Il y a rupture, ou il n'y a pas rupture.

Pas de Premier ministre de gauche donc. Mais en demandant une rupture, Bruno Retailleau exclut aussi la nomination d'un nouveau Premier ministre issu du camp présidentiel comme Sébastien Lecornu ou François Bayrou. Reste alors un seul moyen d'acter la rupture : nommer un Premier ministre de droite, notamment une personnalité membre des Républicains. La nomination d'un Premier ministre venant de l'extrême droite n'étant pas une option envisagée par Emmanuel Macron. C'est de toute évidence l'option privilégiée par Bruno Retailleau qui souhaite donner un coup de volant à droite pour déterminer l'orientation politique du futur gouvernement. 

Les candidats à Matignon dans les rangs de LR peuvent être nombreux. Mais pourquoi Bruno Retailleau ? Il est populaire à droite puisqu'élu président des Républicains à une large majorité en mai 2025. Au gouvernement, il a été reconduit à deux reprises par François Bayrou puis Sébastien Lecornu, pouvant donc bénéficier d'un certain soutien dans le bloc central. Par ailleurs, il défend une ligne ferme sur la sécurité et l'immigration, ce qui peut potentiellement satisfaire le RN. Il se différencierait ainsi largement de ses prédécesseurs, qui étaient trois chefs de gouvernement issus du camp présidentiel. Sa prise de position claire pour une "rupture" pourrait jouer en sa faveur. Sa nomination pourrait surtout assurer le soutien de la droite, d'une partie du bloc central, voire du RN. Il pourrait alors obtenir soit un soutien explicite, soit au moins un accord de "non-censure".

4- "Je pense qu'il y a d'autres moyens avant d'en arriver" à un "retour aux urnes"

Après la démission du gouvernement Lecornu, la nomination d'un nouveau Premier ministre est effectivement une option, mais il y en a d'autres. Le président de la République peut effectivement trouver un nouvel hôte pour Matignon, mais il peut aussi dissoudre l'Assemblée nationale. Il peut aussi remettre sa démission, mais ce scénario est exclu d'office pour le chef de l'Etat. "C'est à [Emmanuel Macron] de choisir" la suite à donner aux événements a rappelé Bruno Retailleau sur TF1, mais il a habilement indiqué sa préférence. Le président LR défend davantage l'idée de nommer un nouveau Premier ministre chargé de trouver une majorité avec un programme de rupture (à droite donc), que celle donner la parole aux Français lors de nouvelles élections législatives. Il ne rejette pas catégorie cette option, mais la relègue au rang de derniers recours : le président de la République "a le pouvoir de dissoudre ou de nommer un autre gouvernement. C'est à lui de choisir. S'il y a situation de blocage, alors il faudra le retour aux urnes. Mais je pense qu'il y a d'autres moyens avant d'en arriver là."

Bruno Retailleau a fait savoir sa façon de penser, mais il a renvoyé vers Emmanuel Macron qui aura le dernier mot sur la méthode à adopter et la personnalité à nommer en cas de recherche d'un nouveau Premier ministre. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire attend d'ailleurs une prise de parole du chef de l'Etat pour répondre aux attentes et à l'agacement des Français. Le pays "a besoin de stabilité et d'un budget", a insisté Bruno Retailleau. Et il se tient prêt pour tenter d'apporter l'un et l'autre au sein d'un gouvernement ou depuis Matignon.

Dernières mises à jour

18:37 - Bardella accuse LR "de se grimer en opposants" après avoir été la "béquille du macronisme"

Le président du RN s'en est pris à la droite qu'il accuse d'être un soutien de longue date du macronisme et de vouloir, à un moment critique, se présenter comme des opposants. "Quelques heures après avoir accepté de participer au gouvernement, des années après avoir été, en toutes circonstances, la béquille du macronisme, les Républicains tentent désormais de se grimer en opposants", dénonce Jordan Bardella sur X. Il ajoute : "Personne ne doit être dupe : leurs seuls désaccords portent sur les négociations de boutiques pour obtenir tel ou tel ministère".

17:17 - Retailleau s'est senti "trompé" par la nomination de Le Maire

D'après un ancien ministre LR à BFMTV, Bruno Retailleau "s’est senti trompé car le Premier ministre ne lui a jamais parlé de Bruno Le Maire" et de son arrivée dans le gouvernement. "Il était furieux et a considéré que c’était une mesure de défiance", abonde-t-il ajoutant que "ce n’est pas Bruno Le Maire en tant que tel le problème", mais la manière dont les choses avaient été amenées. "C’est le sentiment de s’être fait duper. On préfère avoir un opposant qui nous dit des vérités qu’un allié qui nous ment", insiste cet ancien ministre.

Le fait que Bruno Le Maire soit, en prime, un ancien LR avec qui l'histoire s'est mal terminée et à qui on peut reprocher une partie de la situation budgétaire car comptable de plusieurs gouvernements nommés sous Emmanuel Macron aurait cependant ajouté à la colère. 

15:31 - Retailleau "a détruit le gouvernement en un tweet" selon les proches de Wauquiez

La bataille intestine entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau se poursuit. L'entourage du premier juge le second responsable de ce nouvel épisode dans la crise politique et "a détruit le gouvernement en un tweet". Une référence directe au message du ministre de l'Intérieur démissionnaire publié hier soir après la nomination du gouvernement. "La composition du gouvernement ne reflétait pas la rupture promise" écrivait-il annonçant la tenue d'un comité stratégique des Républicains. Une réunion après laquelle le président de LR a appelé à une rupture concrète, exprimé subtilement sa préférence pour la nomination d'un nouveau Premier ministre plutôt que pour une dissolution et son opposition à un Premier ministre de gauche.

14:08 - LR ne "bascule pas dans l'opposition"

Malgré les récents désaccords exprimés entre LR et le cap présidentiel, Bruno Retailleau a assuré sur TF1 que le parti de la droite a encore sa place au sein du socle commun et ne "bascule pas dans l'opposition". Mais il a exigé "des lignes claires" et rappelé les exigences de LR concernant la limitation de l'immigration et la lutte contre l'assistanat.

13:59 - Retailleau absent au déjeuner organisée à Matignon

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur démissionnaire des gouvernement Bayrou et Lecornu, ne va pas se rendre au déjeuner organisé par Sébastien Lecornu à Matignon avec l'ensemble des ministres démissionnaires selon les informations du journaliste de TF1/LCI, Léonard Attal.

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