Discours de Macron : une décision cruciale mercredi soir annoncée à la télévision ?

Discours de Macron : une décision cruciale mercredi soir annoncée à la télévision ? Emmanuel Macron pourrait prendre la parole dans les prochains jours face à la gravité de la crise politique en France. Après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, le président pourrait faire une annonce choc.

Une prise de parole attendue. Depuis la démission du Premier ministre, Sébastien Lecornu, les mots du président de la République se font attendre. En effet, Emmanuel Macron se fait discret dans cette nouvelle crise politique que traverse la France. Aperçu sur les quais de l'île de la Cité à Paris, au téléphone, en fin de matinée, comme l'ont montré les images de BFMTV, le chef de l'État semble multiplier les consultations. Il a donné deux jours à Sébastien Lecornu pour "mener, d’ici mercredi soir, d’ultimes négociations", afin de "définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays", apprend-on de l’Élysée. 

Emmanuel Macron est appelé à prendre l'une des décisions les plus importantes de son second quinquennat, et il ne dispose pas de beaucoup d'options. D'abord, il pourrait nommer un nouveau Premier ministre, une option crédible pourrait mener au ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier assure que LR ne "bascul[e] pas dans l'opposition". Il estime que la droite a encore toute sa place au sein de la coalition du socle commun formée sous le gouvernement de Michel Barnier et peut aider à répondre à la rupture attendue des Français. 

"C'est à [Emmanuel Macron] de choisir" la suite à donner aux événements, a rappelé Bruno Retailleau sur TF1, mais il a habilement indiqué sa préférence en avançant ses pions. Le président LR défend davantage l'idée de nommer un nouveau Premier ministre chargé de trouver une majorité avec un programme de rupture (à droite donc), que celle de donner la parole aux Français lors de nouvelles élections législatives. Il ne rejette pas catégoriquement cette option, mais la relègue au rang de dernier recours.

"Il est hors de question de cautionner un gouvernement et un Premier ministre de gauche", a-t-il toutefois fait savoir sur TF1. Une position qui ne surprend personne : le président LR ayant menacé de ne pas prendre part au gouvernement de Sébastien Lecornu faute de garanties suffisantes données à la droite et de bascule ou risque de bascule vers la gauche jugés trop importants. Si Emmanuel Macron venait à nommer un Premier ministre de gauche, un socialiste par exemple, il lui faudrait inévitablement un accord de non-censure des Écologistes jusqu'à LR en passant par l'ensemble du bloc central pour exister dans la chambre basse du Parlement.

Pas de prise de parole prévue "à ce stade"

L'autre option reste la dissolution de l'Assemblée nationale, que le président de la République peut désormais annoncer quand il le souhaite. Le RN appelle justement au retour aux urnes des Français depuis le mois d'août et la chute annoncée, et depuis actée, du gouvernement de François Bayrou. Le président de la République ne va pas avoir le choix que de reconnaître l'échec de sa politique. Les deux options qui s'offrent à lui (nomination d'un nouveau chef de gouvernement ou dissolution) lui demandent de revenir sur la stratégie qu'il défend depuis plus d'un an, reste que l'une lui permet encore d'éviter une dissolution.

Emmanuel Macron pourrait donc s'exprimer dans les prochains jours. En revanche, il ne devrait pas prendre la parole dans la soirée de lundi. Aucune annonce n'est prévue "à ce stade", révèle BFMTV, de sources concordantes. Il devrait plutôt prendre la parole ce mardi 7 ou mercredi 8 octobre, voire un peu plus tard, avant jeudi soir. En effet, il serait étonnant qu'aucune communication de l'Élysée ne sorte avant la panthéonisation de Robert Badinter.

Le 9 octobre vers 19 heures, jour anniversaire de l'abolition de la peine de mort, Robert Badinter entrera au Panthéon. Emmanuel Macron y prendra la parole rue Soufflot à Paris, pendant une cérémonie "sobre" et "solennelle" d'environ une heure. Elle marquera la cinquième panthéonisation sous les mandats d'Emmanuel Macron, après Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker, le couple Manouchian, et avant celle prévue mi-juin de l'historien et résistant Marc Bloch. On imagine mal le président de la République rester mutique plus de quatre jours, au vu de la gravité de la situation.

Dernières mises à jour

21:32 - Ce que souhaite le PS

Les socialistes sont prêts à gouverner, a assuré Boris Vallaud sur le plateau de BFMTV. Une position appuyée par le premier secrétaire du PS Olivier Faure chez nos confères de TF1. Il plaide pour un "gouvernement de gauche", qui serait "le respect des Français, de leur vote". En revanche, il ne se dit pas opposé à faire appel à un négociateur indépendant, comme suggéré par Gabriel Attal sur la même antenne. 

21:16 - Ce que souhaitent LR

Les Républicains souhaitent désormais faire partie de l’opposition, martèle François-Xavier Bellamy. Le problème pour Bruno Retailleau n’était finalement pas la présence de Bruno Le Maire dans le gouvernement Lecornu, selon Agnès Evren, mais bien le fait qu’il n’en ait pas été informé par le Premier ministre. 

Sébastien Lecornu a annoncé une réunion, demain matin, des chefs de partis du bloc central et LR n’ont pas encore confirmé leur présence. 

21:05 - Ce que souhaite le RN

Marine Le Pen a porté la voix du Rassemblement national dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, aux aires d’allocution présidentielle. Elle assure qu’Emmanuel Macron "dispose de deux voies possibles : soit la démission, soit la dissolution." 

Pour la cheffe de file des députés RN, il est préférable qu’Emmanuel Macron dissolve l’Assemblée nationale puisqu’"aucune majorité alternative ne peut se dégager" actuellement. Elle estime aussi que la démission n’est pas la meilleure option, bien qu’elle "relève de la conscience d’un homme, de son sens de l’État et de rien d’autre". 

20:55 - Ce que souhaite LFI

La France insoumise a déposé une motion de destitution d’Emmanuel Macron, qui a 104 signatures, à l’Assemblée nationale. Elle n’appelle pas à une dissolution, mais à un départ du président de la République, de gré ou de force. 

Le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard appelle à ce que "puisse se tenir rapidement une réunion des composantes fondatrices de la NUPES et du NFP pour envisager toutes les hypothèses ouvertes par la situation politique inédite que nous connaissons" et regrette le manque d’implication du PS dans cette entreprise.