Gouvernement Lecornu II : l'impasse se profile, à moins d'une équipe surprise
- Le gouvernement Lecornu II, pas encore dévoilé, semble déjà plus fragile encore que le gouvernement Lecornu I, qui avait tenu à peine plus de 12 heures entre dimanche dernier et lundi matin. Depuis sa seconde nomination vendredi, Sébastien Lecornu est de nouveau face à la mission impossible de composer une équipe dont personne ne veut.
- Pour la composition de ce nouveau gouvernement, on ne peut pas dire que les candidats se bousculent au portillon. Alors que les députés LR y semblaient favorables vendredi, le bureau politique des Républicains a finalement refusé samedi toute participation. Bruno Retailleau a confirmé qu'il ne resterait pas à l'Intérieur.
- Chez les alliés de la macronie, le parti Renaissance de Gabriel Attal ne cache plus son désarroi, le Modem de Marc Fesneau suspend son engagement aux "intentions du gouvernement", le parti Horizons d'Edouard Philippe continue d'envisager un soutien sans participation.
- Le gouvernement Lecornu est déjà promis à la censure du côté de La France insoumise, des Écologistes, des communistes, ainsi que du Rassemblement national et son allié Éric Ciotti. Le PS, que l'exécutif voudrait convaincre d'un accord de non-censure, dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre.
- Sébastien Lecornu a prévenu que le gouvernement devrait "incarner le renouvellement et la diversité des compétences", et demandé aux prochains ministres de "s'engager à se déconnecter des ambitions présidentielles"... Et il a ouvert la porte à une nouvelle démission "si les conditions n'étaient plus remplies de nouveau".
14:42 - Les Écologistes appellent Emmanuel Macron à “respecter les procédures démocratiques”
Dans un communiqué cité par LCI, le groupe écologiste et social de l'Assemblée nationale demande à Sébastien Lecornu de se soumettre au vote de confiance après sa déclaration de politique générale devant le Parlement, qui pourrait avoir lieu au cours de la semaine qui vient. Les Verts estiment que sa reconduction à Matignon "symbolise un pouvoir enfermé dans le déni". Les députés estiment qu’Emmanuel Macron "s'obstine à imposer sa seule volonté". En conséquence, "nous appelons à respecter les procédures démocratiques [...] Si ce dernier devait s'enfermer au contraire.
13:52 - Le centriste Jean-Noël Barrot estime que son parti "ne se dérobera pas devant ses responsabilités"
Invité sur France 3, le ministre des Affaires étrangères a déclaré ne pas voir de raisons "pour lesquelles le MoDem se déroberait devant ses responsabilités". Le centriste Jean-Noël Barrot a refusé son éventuelle présence au sein du prochain gouvernement Lecornu II, parlant même de "questions secondaires" sur le sujet.
13:43 - Le parti radical prêt à soutenir le gouvernement Lecornu mais pas sans condition
L'ancienne ministre déléguée chargée du Tourisme et actuelle présidente du Parti radical, Nathalie Delattre, explique attendre que Sébastien Lecornu donne des "précisions sur les orientations budgétaires et les conditions de mise en œuvre du futur programme". Le parti est prêt à "soutenir" le chef du gouvernement, mais "dans le cadre d'un partenariat politique réel", précise-t-elle encore.
Pour le @PartiRadical présidé par @n_delattre , la priorité est la stabilité, condition essentielle pour protéger notre pays. Les Radicaux sont prêts à soutenir @SebLecornu et à assumer leurs responsabilités ministérielles dans le cadre d'un partenariat politique réel. pic.twitter.com/YIGpWNtS4N
– Parti Radical (@PartiRadical) 11 octobre 2025
12:34 - Emmanuel Macron derrière la première démission de Sébastien Lecornu, selon Jean-Philippe Tanguy
Invité sur l’antenne de BFMTV, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national de la Somme, a déclaré qu'Emmanuel Macron a "gagné du temps" avec la démission de Sébastien Lecornu. Il dit être convaincu que la première démission du Premier ministre était une demande d'Emmanuel Macron : "Je suis certain que c'est lui qui a demandé à Monsieur Lecornu de démissionner", affirme-t-il.
12:12 - Agnès Pannier-Runacher le confirme, elle ne sera pas dans le prochain gouvernement
La ministre de la Transition écologique démissionnaire a confirmé sur le plateau de "Dimanche en politique", sur France 3, qu'elle ne ferait pas partie de la nouvelle équipe ministérielle. "Je pense qu’il faut une rupture et je m’applique à moi-même ce que j’entends des Français. […] Le macronisme a un bon bilan sur plein de choses. Mais aujourd’hui, il faut entendre ce que disent les Français. Donc il faut renouveler les visages", a-t-elle observé, ajoutant qu'elle a "des idées de ministres" qui pourraient lui succéder.
11:33 - Le groupe Liot ne censurera pas mais sous certaines conditions
Interviewé ce samedi sur l'antenne de BFMTV , Laurent Panifous, président du groupe LIOT à l'Assemblée, a indiqué que son groupe ne censurera pas le gouvernement de Sébastien Lecornu si celui-ci respecte quelques conditions. "Nous sommes restés sur quatre points simples : ne pas utiliser le 49.3, revenir sur la réforme des retraites, une mesure de justice fiscale pour aller chercher les plus fortunés d'entre nous, mais en disant non à la taxe Zucman et une forme de renouveau pour ne pas reproduire l'erreur du précédent gouvernement", at-il détaillé.
11:13 - "Non", le PS n’entrera pas au gouvernement actuel, estime Jérôme Guedj
Jérôme Guedj est également revenu sur la place du Parti socialiste dans le prochain gouvernement Lecornu II. "Non", le PS n'entrera pas au gouvernement Lecornu. "Ce serait entretenir de la confusion", justifie le député PS. Il rappelle aussi que les socialistes souhaitent accéder à Matignon afin de mener un gouvernement "de gauche et des Écologistes, sans débauchage individuel, sinon on ne comprend pas quel est le point d'équilibre".
10:41 - Une dissolution "possible, évidemment pas souhaitable, et encore évitable", selon Jérôme Guedj
Invité sur LCI, le député socialiste Jérôme Guedj a indiqué que la dissolution est "possible, évidemment pas souhaitable, et encore évitable". Il assure n'avoir "jamais peur du suffrage universel". Cependant, il met en avant le "risque de produire les mêmes effets" que la précédente dissolution. Ce serait, selon Jérôme Guedj, la confirmation d’une "tripartition de la vie politique française". La dissolution "risque d'être inutile", explique-t-il.
10:12 - "Nous sommes ouverts à un débat sur notre système de retraites", assure le centriste Marc Fesneau
Les députés centristes du groupe Les Démocrates se disent "ouverts" à un débat sur les retraites. Sur le réseau social X, Marc Fesneau, président des députés centristes Les Démocrates à l'Assemblée nationale, a expliqué dans une publication que ses élus restaient ouverts à des débats sur les retraites. "Nous sommes ouverts à un débat sur notre système de retraites, dès lors que les solutions proposées en assurent la pérennité sur le moyen et le long terme, sans sacrifier l’avenir au présent", précise-t-il.
Je prends acte, avec mon groupe parlementaire, de la renomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre.
— Marc Fesneau (@MFesneau) October 12, 2025
Cette décision et les choix qu’elle implique appellent un certain nombre de clarifications.
Au-delà des personnes, et depuis la crise politique née de la dissolution,…
09:52 - Une situation “incompréhensible", selon le président du Conseil économique, social et environnemental
Invité sur France info samedi 11 octobre, Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et un temps pressenti pour devenir Premier ministre, a réagi à la crise politique actuelle du pays. "Cette situation est totalement incompréhensible. Du point de vue de nos concitoyens, ça conforte l'idée que la classe politique vit dans un monde à part", observe-t-il.
???? Sébastien Lecornu reconduit à Matignon ➡️ "Cette situation est totalement incompréhensible. Du point de vue de nos concitoyens, ça conforte l'idée que la classe politique vit dans un monde à part", réagit Thierry Beaudet, président du Cese. pic.twitter.com/Ysn5kdjDjs
— franceinfo (@franceinfo) October 12, 2025
09:21 - La nomination de la prochaine équipe ministérielle sera-t-elle retardée ?
Sébastien Lecornu a été maintenu à Matignon. Il a maintenant la lourde tâche de composer un gouvernement rapidement. Cependant, la nomination des ministres est finalement prévue au plus tôt en début de semaine prochaine, selon des informations du média TF1-LCI. En outre, lundi, Emmanuel Macron se rendra en Égypte pour marquer son "soutien à la mise en œuvre de l'accord présenté par Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza". Le même jour, un conseil des ministres se tiendra également. La visite présidentielle à l’étranger pourrait avancer ou, vraisemblablement, retarder le prochain conseil des ministres crucial pour le prochain budget 2026 du pays. Le Premier ministre pourrait aussi décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget, afin d’aller plus vite.
Après la nomination du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, ce dernier doit maintenant se mettre en marche pour constituer un nouveau gouvernement. Ce dernier pourrait être annoncé dès ce dimanche, avant que le budget 2026, urgence absolue du moment, soit déposé dès lundi au Parlement. Une chose est certaine : s'il parvient à le former, le gouvernement Lecornu II sera le gouvernement de Sébastien Lecornu et pas celui d'un autre.
Pas de candidat à la présidentielle
Dès vendredi soir, Le Figaro a assuré qu'"avant d'accepter d'être maintenu à Matignon, Sébastien Lecornu aurait imposé ses conditions à Emmanuel Macron". Celui qui se présentait mercredi sur France 2 comme un "moine soldat", au service de l'Etat avant tout, aurait en effet exigé "que son prochain gouvernement soit expurgé des candidats putatifs à la présidentielle. Sans aucune exception", écrit encore Le Figaro. Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire et président de LR, qui avait provoqué la chute du premier gouvernement Lecornu dimanche dernier en s'insurgeant contre la nomination de Bruno Le Maire, semble donc d'emblée écarté.
Ce gouvernement Lecornu bis ne devrait pas non plus compter dans ses rangs le ministre de la Justice sortant Gérald Darmanin, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles lui non plus. Sébastien Lecornu "considère que c'est nécessaire pour permettre son ultime objectif : le vote du budget. Il ne se donne aucun autre horizon que celui-ci à ce stade", ajoute le quotidien, qui assure que le gouvernement reste éphémère par essence, le Premier ministre se bornant pour l'instant à "une mission de trois mois".
Pas de ministres LR
L’annonce a été faite en début d’après-midi ce samedi 11 octobre par le bureau du parti. Les membres de Les Républicains ne participeront pas au gouvernement de Sébastien Lecornu. Le parti assure dans un communiqué qu’"à ce stade, la confiance et les conditions ne sont pas réunies pour que Les Républicains participent au gouvernement". Toutefois, il précise que la “nécessité de doter la France d’un budget” est cruciale, et il assure que la volonté de ses membres est d’être “responsables” et non pas d’être des “artisans du chaos”. L'UDI a aussi annoncé qu'il ne participerait pas au nouveau gouvernement Lecornu II.
Pas de ministre PS
Alors que la nomination d'un Premier ministre de gauche à un temps (et peu de temps) fait son chemin, la présence de ministres PS dans le deuxième gouvernement Lecornu semble en revanche exclue. "Jamais le Parti socialiste n'a conclu de deal pour cette nomination. Nous sommes et restons un parti d'opposition", a réagi sur X la porte-parole du PS, Dieynaba Diop, ajoutant qu'Emmanuel Macron "insulte ce soir les Françaises et les Français" en renvoyant Lecornu à Matignon. Un retour jugé comme une "ultime provocation". En quittant l'Elysée vendredi après-midi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait indiqué qu'il n'y avait "aucune garantie de non-censure" de la part de ses troupes.
Sébastien Lecornu a pourtant accepté de reprendre les rênes d'un gouvernement avec une seconde condition : que tous les sujets puissent être remis sur la table et discutés avec les oppositions, dans le respect du débat parlementaire. La réforme des retraites vient cette fois immédiatement à l'esprit, ce qui expliquerait la prise de distance d'Edouard Philippe qui a mis en suspens la participation d'Horizons au gouvernement.
Pas de ministres Horizons et pas même de macronistes ?
Sans les ténors de la droite, sans candidat putatif à la présidentielle et sans membre du parti du maire du Havre, la liste des ministres devrait faire la part belle aux reconductions du gouvernement Lecornu Ier du nom, et sans doute à des profils techniques plus qu'à des figures politiques de premier plan. Mais alors que le "socle commun" des macronistes, des centristes et de la droite Macron-compatible semble avoir éclaté désormais, même certains compagnons de route du chef de l'Etat depuis 2017 semblent hors course.
"Je ne comprendrais pas qu'il y ait une renomination d'un Premier ministre macroniste", avait par exemple prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure et ministre de la Transition écologique démissionnaire avant la reconduction de Sébastien Lecornu. A l'inverse, Elisabeth Borne a adressé ses "félicitations" à Sébastien Lecornu pour son renouvellement en tant que premier ministre. "Je lui réitère mes vœux de succès face aux défis majeurs du pays. L'heure est plus que jamais à bâtir des compromis pour répondre aux attentes de nos concitoyens et faire avancer le pays". Elle avait été maintenue à l'Education nationale la semaine passée.
Pour rappel, le Rassemblement national, la France insoumise, le Parti communiste français et les Écologiste sont quant à eux promis la censure dès vendredi soir, à l'annonce de la seconde nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.