Risque de "choc carcéral violent" : Nicolas Sarkozy a un spécialiste à son écoute, la prison a tout prévu

Risque de "choc carcéral violent" : Nicolas Sarkozy a un spécialiste à son écoute, la prison a tout prévu Condamné à cinq ans de prison ferme, Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi 21 octobre, à la maison d'arrêt de la Santé. L'ancien président, confronté à l'univers pénitencier, pourrait faire face au "choc carcéral".

Nicolas Sarkozy est condamné à cinq ans de détention suite à l'affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007. L'ancien président de la République, en vertu du mandat de dépôt à effet différé dont il a également fait l'objet, a intégré mardi 21 octobre la maison d'arrêt de la Santé. En arrivant dans le monde pénitencier, l'ancien patron de la droite va être exposé au "choc carcéral". La prison dans laquelle il séjourne a néanmoins tout prévu.

Dès leur arrivée, les détenus sont invités à passer un entretien permettant "de repérer ceux qui présentent des besoins ", précise Jérôme Hetté, psychologue clinicien dans une prison, à 7.info. Dans une durée de quinze jours après le début de leur peine, les prisonniers qui vivent un "choc carcéral" sont tout de suite repérés : "Ils paniquent, anticipent les conséquences de leur entrée en prison sur leur famille ou leur quotidien et cela s'accompagne parfois d'un effondrement dépressif", explique le psychologue.

Psychologues, psychiatres, infirmiers et psychomotriciens collaborent afin de déterminer qui sont les détenus fragiles psychologiquement. Troubles psychiatriques, addictions ou bien ceux qui n'ont pas bien vécues l'arrivée en prison, les professionnels aident ces personnes à mieux vivre leur séjour derrière les barreaux. Ceux-ci ont la possibilité de faire des demandes de rendez-vous grâce à des boîtes aux lettres gérées par le personnel soignant. Suite à un temps d'évaluation, certains peuvent bénéficier d'un suivi individuel sous forme d'entretiens réguliers.

Le "choc carcéral" est un un trouble qui se manifeste chez les détenus de prison lorsqu'ils sont incarcérés. "Il se retranscrit souvent par un état de sidération, d'abattement", comme l'explique à TF1 Nathalie Lionet-Przygodzki, professeure de psychologie appliquée à la justice à l'université de Lille. Cependant, il survient de manière différente chez chacun indique la professeure : "L'intensité, la durée et la manifestation concrète vont varier en fonction des individus." Il peut donc durer quelques jours pour certains et quelques mois pour d'autres.

Ce trouble s'explique par l'accumulation de plusieurs éléments liés à une rupture brutale du mode de vie : "Vous perdez vos affaires personnelles et vos repères, vous entrez dans un autre milieu, régi par un autre espace et un autre temps avec des règles particulières", résume la professeure. Donc, "plus vous avez de choses à perdre, plus le choc carcéral a des chances d'être important", conclut-elle. Le "choc carcéral" peut disparaître, précise la professeure : "Après plusieurs semaines ou mois, les experts parlent d'un phénomène d'adaptation au milieu carcéral chez la majorité des détenus".

Nicolas Sarkozy est emprisonné depuis mardi 21 octobre dans la prison de la Santé. Il est placé en isolement, aménagé dans un un secteur de la prison afin d'assurer sa sécurité. Seul dans une cellule de 9 mètres carrés, il bénéficie d'un petit lit, une douche, des toilettes, une petite table, une plaque chauffante et des rangements ouverts. Lorsqu'il se déplace au sein de la prison, Nicolas Sarkozy ne croise aucun détenu et est accompagné d'un personnel de surveillance. Deux promenades, non obligatoires, dans une cour isolée lui sont proposées. Enfin, son épouse et ses enfants sont autorisés à venir lui rendre visite trois fois par semaine.