Bronchiolite : où circule le virus ? Où en est l'épidémie en France ?

Bronchiolite : où circule le virus ? Où en est l'épidémie en France ? BRONCHIOLITE. Si l'épidémie de bronchiolite semble se stabiliser en France, le nombre de contaminations et celui des hospitalisations restent à des niveaux très élevés selon Santé publique France.

[Mis à jour le 8 décembre 2022 à 18h10] Les services pédiatriques continuent d'accueillir des milliers d'enfants chaque semaine pour des cas de bronchiolite. Ils étaient plus de 8 500 jeunes patients admis aux urgence à cause du virus sur la première semaine de décembre selon le dernier rapport de Santé publique France publié le 7 décembre 2022. Surtout, presque 3 000 d'entre eux ont été hospitalisés. Les chiffres ne montrent aucune amélioration même si selon l'autorité sanitaire une tendance à la stabilisation est observée, problème : les indicateurs épidémiques sont très élevés.

La tension causée par l'épidémie de bronchiolite sur les hôpitaux diffère d'une région à une autre, mais rares sont celles où une diminution des cas est visible. L'Ile-de-France, longtemps la région la plus affectée par la circulation de virus, semble avoir passé le pic de la vague épidémique, de même que les Hauts-de-France. La situation est toute autre en Bourgogne Franche-Comté ou en Occitanie où le nombre de cas continue de grimper. Annoncé pour la fin du mois de novembre par le syndicat national des pédiatres libéraux, le pic des contaminations à la bronchiolite ne pourrait être atteint qu'à la mi-décembre, voire à la fin du mois. Les médecins appellent donc toujours à un respect strict des gestes barrières, surtout à l'approche d'un bébé.

Cette vague de bronchiolite est sans comparaison avec les épidémies des années précédentes. C'est surtout la durée de l'épidémie qui étonne et inquiète les professionnels de santé. "C'est catastrophique. [...] On avait déjà vu de tels afflux mais pas sur une période aussi longue", a fait remarquer Véronique Despert, cheffe du service de pédiatrie au CHU de Rennes, dans les colonnes du Télégramme le 7 décembre 2022. La faute en partie à une faible immunité contre le virus après deux hiver marqués par des épidémies de Covid-19 qui avaient écrasé les autres virus hivernaux sur leurs passages. Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à Montpellier, a notamment expliqué à France info qu'il y avait "une susceptibilité de la population à l'infection plus grande cette année, en raison du fait que le dernier pic d'infection remonte à plus de neuf mois, en 2021, et que pour la bronchiolite, l'immunité ne dure qu'environ six mois".

Où circule l'épidémie de bronchiolite en France ?

Symptômes de la bronchiolite : comment la détecter ? Comment la guérir ?

La bronchiolite est une maladie respiratoire très contagieuse qui touche principalement les bébés et les personnes âgées est le plus souvent transmise par les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus sans aucun symptôme ou un simple rhume. L'épidémie se transmet rapidement car beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir. Cette maladie de saison débute généralement à la mi-octobre, atteint un pic en décembre et se termine à la fin de l'hiver.

L'infection ressemble, dans un premier temps, à un rhume ou à une rhinopharyngite, accompagné d'une légère fièvre. Rapidement, une toux sèche vient s'ajouter à ces symptômes et la respiration du bébé se fait rapide et sifflante. S'il a moins de 6 mois, s'il boit uniquement la moitié de ses biberons à trois reprises consécutives, s'il s'agit d'un ancien prématuré âgé de moins de trois mois, s'il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée, s'il vomit systématiquement, s'il dort en permanence ou s'il pleure de manière inhabituelle et ne peut pas s'endormir, il faut emmener l'enfant aux urgences rapidement. Généralement, les symptômes s'atténuent en quelques jours et, en huit à dix jours, le nourrisson est guéri – une toux résiduelle peut cependant persister une quinzaine de jours, avant de disparaître.

Afin d'accompagner la guérison, il est conseillé aux parents de nettoyer le nez de leur enfant au moins six fois par jour avec du sérum physiologique, en particulier avant de lui donner à boire ou à manger. Il est également recommandé de lui donner régulièrement de l'eau, afin d'éviter toute déshydratation. Enfin, fractionner ses repas en des quantités plus petites mais plus régulières aide à la guérison. Des séances de kinésithérapeute sont parfois également recommandées pour aider les malades à respirer.

Qu'est-ce que la bronchiolite ?

La bronchiolite est une infection respiratoire des bronchioles (petites bronches situées à l'extrémité des bronches), d'origine virale, qui touche les bébés. Courante et très contagieuse, elle touche d'ordinaire chaque année environ 30% des bébés de moins de deux ans. C'est la première cause d'hospitalisation en pédiatrie chez les moins de deux ans. Provoquant une toux est une respiration difficile, rapide et sifflante, elle est – la plupart du temps – bénigne, bien qu'angoissante pour les jeunes parents. Dans certains cas, elle nécessite un passage aux urgences, voire une hospitalisation. Pour rappel, il n'existe pour le moment aucun vaccin contre la bronchiolite : seuls ses symptômes se soignent. D'ordinaire, elle met les services d'urgence pédiatriques sous tensions à la mi-novembre, pour atteindre son pic en décembre et se terminer à la fin de l'hiver.

Bronchiolite : comment l'éviter ? Les gestes à adopter

Il est recommandé de limiter les visites au cercle des adultes très proches, non malades. Dans la mesure du possible, il est préférable de ne pas prendre les transports en commun, de ne pas aller au supermarché ou au restaurant avec les bébés de moins de deux mois, et d'éviter les grandes fêtes et repas de famille. Il faut juste garder à l'abri des virus ces enfants, le temps qu'ils soient suffisamment solides pour pouvoir y résister. Ce sont vraiment les deux premiers mois de vie qui conduisent les enfants à des formes graves de la maladie.

Si l'enfant est infecté, il est recommandé, dans la mesure du possible, de trouver une alternative aux urgences, ne pas y aller directement, sauf pour les tout-petits, les moins de deux mois. Les urgences étant surchargées, les autres enfants, en particulier quand les symptômes sont de faible gravité, doivent être pris en charge par leur médecin généraliste ou leur pédiatre. En cas d'apparition des premiers symptômes de bronchiolite, seuls les enfants de moins de deux mois doivent absolument consulter aux urgences, où ils seront hospitalisés "quelques heures ou quelques jours pour surveillance et traitement des symptômes", précise la Société française de pédiatrie sur son site. L'Agence nationale de santé publique a donné plusieurs recommandations pour éviter la contamination :

  • En se lavant les mains pendant 30 secondes avec de l'eau et du savon avant ou après contact avec le nourrisson.
  • Eviter les endroits publics confinés.
  • Laver les jouets des enfants.
  • Aérer la pièce où le bébé dort au moins 10 minutes par jour.
  • Si un adulte est malade dans l'entourage de l'enfant, ne pas embrasser le bébé et porter un masque.

L'espoir d'un vaccin pour 2024 ?

Dans un communiqué datant du 1er novembre 2022, le laboratoire américain Pfizer a annoncé être bien avancé dans la course au vaccin. Le géant de la santé a dévoilé les résultats des essais de son vaccin bivalent sur des femmes enceintes pour protéger le nourrisson après la naissance. Lors de la phase 3 du test, il a été observé par le groupe que dans les trois premiers mois de vie, le vaccin serait efficace à 81,8 % contre les formes graves de bronchiolite, et une efficacité substantielle de 69,4 % dans les six premiers mois. Ces pourcentages qui n'ont pas été corroborés par des scientifiques indépendants sont toutefois encourageants. Ces tests ont été réalisé à partir de juin 2020 dans 18 pays sur 7 400 femmes enceintes.

De son coté le laboratoire Sanofi avait également annoncé le 16 septembre 2022 dans un communiqué qu'un premier vaccin contre la bronchiolite, nommé Beyfortus, a été recommandé par l'Agence européenne des médicaments, pour tous les bébés de moins d'un an. Ce vaccin développé conjointement par Sanofi et AstraZeneca serait administrable en une seule dose. "S'il est approuvé, Beyfortus deviendra le premier et le seul agent d'immunisation passive à dose unique indiqué pour tous les nourrissons, notamment ceux en bonne santé, nés à terme ou prématurément, ou ceux qui présentent certains problèmes de santé" a ajouté l'entreprise française. Il existe toutefois déjà un vaccin (Synagis) contre la bronchiolite commercialisé par AstraZeneca. Cependant, il n'est administré que dans des cas spécifiques (uniquement chez les enfants à risques ou prématurés). 

Franceinfo précise le fonctionnement de cette future protection : "plutôt qu'un vaccin, la solution injectable de Sanofi-AstraZeneca est un traitement préventif, un anticorps monoclonal qui va protéger les bébés de moins d'un an durant toute la période épidémique, c'est-à-dire l'automne et l'hiver." Interrogée par BFMTV, Florence Flamein, pédiatre et coordinatrice nationale de l'étude Harmonie, qui teste l'efficacité de ce vaccin dans la vie réelle, a affirmé que ce vaccin était "un traitement qui est vraiment prometteur pour les jeunes nourrissons, qui va permettre probablement de les protéger efficacement tous les hivers et de limiter les sur-hospitalisations." 

Ce vaccin préventif doit encore approuvé par la Commission européenne. Si les résultats sont concluants, le produit pourrait arriver sur le marché d'ici 2024. De son coté, le laboratoire Moderna a également indiqué travailler sur un vaccin destiné aux personnes âgées qui sont aussi particulièrement vulnérable face à ce virus.   

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