Comment fonctionne le Beyfortus, le nouveau traitement contre la bronchiolite ?

Comment fonctionne le Beyfortus, le nouveau traitement contre la bronchiolite ? Les médecins peuvent désomais proposer un traitement préventif contre la bronchiolite à tous les bébés. Le Beyfortus doit les protéger du principal virus responsable de l'affection, et leur éviter une hospitalisation.

[Mis à jour le 15 septembre 2023 à 21h42] Une première qui débute ce vendredi. Le nouveau traitement développé par le groupe français Sanofi et son partenaire britannique AstraZeneca est proposé dès ce vendredi 15 septembre à tous les bébés âgés d'un an minimum. Le Beyfortus est le premier traitement commercialisé en France contre la bronchiolite. Face aux nombreuses hospitalisations de bébés causées par la bronchiolite, cet anticorps qui s'administre en une seule injection était attendu des pédiatres et des parents. Aussi appelé "nirsévimab", il s'agit d'un anticorps qui cible le virus respiratoire syncytial (VRS), un virus "responsable d'infections respiratoires chez les nouveau-nés et les nourrissons qui peuvent se transformer en bronchiolite", explique la Haute Autorité de santé (HAS).

A la différence d'un vaccin, qui aide le système immunitaire à produire des anticorps, ce nouveau traitement consiste à injecter directement des anticorps dans l'organisme des nourrissons pour une protection immédiate contre le virus et durable pendant six mois. "On ne lui apprend pas à se protéger, mais on lui donne les armes pour se défendre", précise encore Aurel Guedj, médecin urgentiste à l'hôpital Ambroise-Paré (AP-HP) auprès de BFM TV.

Une piqûre unique dès la naissance

Le traitement du Beyfortus contre la bronchiolite consiste en une seule injection faite dans le muscle, plus précisément dans la cuisse de l'enfant, les jours suivant sa naissance. Les nouveau-nés mis au monde après le 15 septembre 2023 devraient tous être "immunisés avant leur sortie de maternité", selon les recommandations formulées par le ministère de la Santé aux soignants. Le traitement est mis à disposition dans les hôpitaux, les services de pédiatrie, les centres de santé et les cabinets de médecine générale. Il est aussi disponible dans les pharmacies. La HAS précise cependant que le Beyfortus "ne peut être prescrit et délivré que sur ordonnance médicale" et que, "à ce jour, seuls les médecins et les infirmiers sont habilités à l'administrer".

Si le traitement est destiné aux nouveau-nés, les enfants venus au monde depuis le 6 février 2023 peuvent également recevoir les anticorps Beyfortus. L'idée avec ce traitement est de protéger chaque enfant avant son premier hiver, celui où il est le plus vulnérable face au VRS. A noter que ces dates ne concernent que les nouveau-nés de France métropolitaine. Celles concernant les départements et régions d'outre-mer seront communiquées plus tard.

Entre 75 et 80% des cas graves de bronchiolites évités

Le traitement préventif contre la bronchiolite a fait ses preuves avec "plus de 83% d'efficacité contre les hospitalisations" selon Charles Wolf, responsable vaccin chez Sanofi France qui a travaillé à l'élaboration du traitement, contacté par France info. Une efficacité similaire de 80 à 85% contre les formes graves de la bronchiolite - celles qui conduisent à l'hôpital - est attendue par Christophe Batard, pédiatre qui a également participé au développement du produit et interrogé sur BFM TV. Le médecin Aurel Guedj estime de son côté qu'avec le traitement, "c'est 25% d'hospitalisations en moins" pour les nourrissons atteints de bronchiolite.

S'il n'empêche pas toujours la contraction de la maladie, le traitement permet de protéger les bébés contre la bronchiolite dans la majorité des cas et d'éviter le développement de formes graves dans huit cas sur dix. A terme, il doit conduire au désengorgement des hôpitaux et des services pédiatriques durant l'hiver.

De fait, ce traitement préventif Beyfortus contre la bronchiolite devrait permettre d'éviter que ne se répète la situation que l'on avait connue l'hiver dernier. A l'époque, 73 262 enfants de moins de deux ans avaient été conduits aux urgences pour une bronchiolite et 26 104 avaient été hospitalisés après un passage aux urgences, rapporte Santé publique France (SPF). L'épidémie s'était en effet "caractérisée par une très forte intensité, près de deux fois supérieure aux valeurs moyennes des épidémies de référence", indique SPF. Dans les colonnes de 20 Minutes, le Dr Anne Béguin, pédiatre et membre de l'Association française de pédiatrie ambulatoire, a même affirmé que l'hiver dernier avait été une "catastrophe", évoquant la "virulence de l'épidémie" mais aussi les "difficultés d'un point de vue hospitalier", parmi lesquelles le nombre important de lits fermés.

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