Colgate et Nivea pointés du doigt pour les perturbateurs endocriniens
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a testé 66 produits de beauté et d'hygiène corporelle. Mauvaise surprise : elle déclare y avoir trouvé des substances chimiques qui sont connues comme étant des perturbateurs endocriniens, parfois dans des "concentrations élevées". L'organisation dénonce aussi dans un communiqué daté du 2 avril le manque de fiabilité des étiquettes. "Alors même que ces molécules peuvent avoir un effet hormonal à des concentrations infimes, certains fabricants continuent à les incorporer dans les produits cosmétiques". Et l'utilisation quotidienne de plusieurs cosmétiques contenant ces substances chimiques peuvent mener le consommateur à une exposition à un "niveau de risque significatif ", selon l'association. "C'est ce que nous avons constaté avec le triclosan pour lequel nous avons trouvé des teneurs acceptables sur les dentifrices et les déodorants pris isolément, mais qui atteignent un niveau de risque significatif pour une utilisation combinant les deux produits." Plus loin, "le problème est encore plus marqué dans le cas du propylparaben, retrouvé dans pas moins de 9 familles de produits cosmétiques et d'hygiène (1 déodorant, 1 shampoing, 1 dentifrice, 1 bain de bouche, 2 gels douche, 6 laits corporels, 3 crèmes solaires, 3 rouges à lèvres, 4 fonds de teint, 4 crèmes visage...)."
Quels produits sont particulièrement pointés par l'UFC-Que Choisir ? Réponse : "Sur le dentifrice Colgate Total nos mesures ont révélé une teneur en triclosan susceptible d'effet sur la thyroïde". La structure précise son analyse sur ce dentifrice : "Le dentifrice Colgate Total renferme 2,09 g/kg de triclosan. Nos experts considèrent que cette dose est trop élevée en particulier combinée à un déodorant contenant également du Triclosan car elle engendre un niveau de risque significatif." Côté gel douche, la marque Nivea présente un produit qui a retenu l'attention de l'UFC-Que Choisir : le "gel douche Nivea Water lily & oil". "Nous y avons trouvé du propylparaben à une dose supérieure à la recommandation du Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs".
La doyenne des associations de consommateurs d'Europe occidentale a trouvé ces perturbateurs endocriniens "sous la forme de conservateurs, d'antibactériens, de filtres solaires et d'émollients ajoutés dans les produits de beauté et d'hygiène corporelle". Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui peuvent interférer avec le système hormonal, avec notamment un impact possible sur la fertilité. Ils pourraient aussi avoir une influence sur les cancers du sein ou de la prostate.
EN VIDEO - Olivier Andrault, chargé de mission pour l'association de consommateurs UFC-Que choisir explique l'étude de son organisation sur 66 produits cosmétiques.