Frankenburger : le premier steak synthétique prêt à être mangé

Frankenburger : le premier steak synthétique prêt à être mangé Le professeur Marc Post vient de créer le premier burger en laboratoire. La viande synthétique, totalement artificielle, va être servie pour la première fois à Londres cette semaine.

D'une texture semblable à celle d'un calamar et de couleur grisâtre, le premier steak haché créé in vitro n'a, à première vue, pas l'air appétissant. Mais il pourrait bien être très utile à la préservation de la planète. C'est dans cette optique que Mark Post, un professeur de l'université de Maastricht aux Pays-Bas, a développé le premier steak synthétique nous apprend le Daily Mirror. Pour le fabriquer : des cellules souches de vaches converties en 3 000 lanières de viande et 200 bouts de gras animal. Après avoir materné les cellules, le scientifique a broyé les lanières, les transformant en un morceau de viande de 140 grammes. Avec le steak est venue l'addition : 290 000 euros ont été nécessaires à la création de la viande. Le scientifique espère que le temps de production et le prix de la viande baisseront drastiquement avec la production massive du steak artificiel. Dans cette perspective, les scientifiques pensent qu'il pourrait être accessible au public d'ici à dix ans.

Dans quelques jours, à Londres, le fameux hamburger sera servi lors d'une présentation exceptionnelle. Le Daily Mail indique que la personne qui aura la "chance" de s'en délecter sera le principal mécène du projet, un investisseur anonyme mais manifestement très impliqué dans le projet. A moins qu'une célébrité ne se déplace pour médiatiser l'événement.

Pour le moment, les rapports d'expertise sont concluants. Le "Frankenburger" pourrait permettre de résoudre certains problèmes environnementaux majeurs. Des scientifiques d'Oxford ont déterminé que la viande synthétique créée par Mark Post nécessite 99 % moins de terre que l'élevage naturel de bovins, produit entre 78 % et 95 % moins de gaz à effet de serre et nécessite entre 82 % et 96 % de moins d'eau. Une aubaine pour l'environnement. Les végétariens et les défenseurs des animaux semblent eux-aussi séduits par le nouveau produit. La PETA (People for Ethical Treatments of Animals) s'est dit favorable au développement de la viande, qui freinerait l'abattage de bovins. Selon le FAO (Food and agriculture organization des Nations Unies), la consommation de viande va doubler dans le monde d'ici 2050. Mark Post, soucieux de ce problème, explique "en ce moment, nous utilisons 70 % de toute notre capacité agricole à développer l'élevage de bétail, nous allons avoir besoin d'alternatives".

L'association PETA a profité des déclarations du professeur pour lancer un concours : le premier scientifique qui créerait un équivalent artificiel au poulet remporterait le gros lot, un million de dollar. De quoi en motiver certains !  

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Même si l'élevage de bovins diminuerait, il serait nécessaire à la création de la viande synthétique et ne viendrait jamais à disparaitre. © Capture et montage du Mirror News

EN VIDÉO - Après les nombreux scandales alimentaires, l'Union Européenne a pris de nouvelles mesures pour assurer la traçabilité de la viande bovine. Un problème qui disparaitrait avec le développement de la viande synthétique.

"La traçabilité de la viande bovine"