Deuil national : de quoi s’agit-il ? Quelles sont les mesures ?
La France s'est réveillée sonnée lundi, deuxième jour du deuil national proclamé par le président de la République. Annoncés samedi 14 novembre au lendemain des attaques terroristes de Paris qui ont coûté la vie à 129 personnes, les trois jours de deuil national ont pris effet dimanche. La journée du lundi 16 novembre a été marquée par l'hommage de la Nation aux victimes. Une minute de recueillement a eu lieu à midi partout en France. Samedi, François Hollande avait affirmé avoir "pris un décret pour déclarer le deuil national de trois jours". Ce dernier a débuté dimanche et se déroulera donc jusqu'à mardi soir. "Dans cette période si décisive pour notre pays, j'en appelle à l'unité, au rassemblement, au sang-froid. Je m'adresserai au Parlement réuni en congrès à Versailles lundi. La France est forte, elle se relève toujours. La France est solide et vaillante et elle triomphera de la barbarie", avait déclaré le chef de l'Etat samedi.
Un deuil national vise à symboliser l'hommage du pays à un ou plusieurs morts, grandes figures publiques ou victimes d'une catastrophes ou d'un acte terroriste. Il se traduit par la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments de la République. Il implique aussi, en théorie, la fermeture de toutes les administrations. Le site du gouvernement a publié un article décrivant le deuil national qui débute ce dimanche. Mais bien souvent sa définition est floue. Dans l'histoire, les journées de deuil national sont rares, alors que les drapeaux sont plus régulièrement mis en berne, ce qui est du simple ressort décisionnel d'un élu. Les établissements scolaires seront aussi concernés puisque le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé lors d'un point presse que les écoles ouvriraient bien ce lundi matin. Samedi 14 novembre, les établissements scolaires et les universités étaient fermés. Les drapeaux seront mis en berne jusqu'à mardi soir.
Le 7e deuil national en France, un dispositif de sécurité important
Les derniers véritables deuils nationaux sont au nombre de cinq : le premier remonte au 9 mars 1930, à l'occasion des crues meurtrières dans le sud du pays. Les trois suivants correspondent à des morts de présidents, en retrait ou encore en exercice, comme Georges Pompidou le 6 avril 1974, qui suivait le général de Gaulles le 12 novembre 1970 et précédait François Mitterrand le 11 janvier 1996. L'un des derniers jours de deuil date du 14 septembre 2001, trois jours après les attentats du 11 septembre. En 2001, après les attentats du 11 septembre, c'est une minute de silence qui avait été décidée. Aucun texte ne définissant précisément le contenu du deuil national, il est en effet déterminé au cas par cas, parfois par circulaire. Il s'agit d'un symbole utilisé dans différentes circonstances. En janvier 2015, suite à l'attaque de Charlie Hebdo par des hommes cagoulés et armés se revendiquant d'Al Qaida, François Hollande avait aussi annoncé une journée de deuil national. La mise en berne des drapeaux a quant à elle été utilisée en 2005 pour la mort de Jean-Paul II, en 2013 pour celle de Pierre Mauroy. Plus récemment, les drapeaux ont été abaissés au fronton des édifices publics pour la mort de Nelson Mandela et pour celle de Hervé Gourdel.
Le deuil national s'accompagne d'un dispositif de sécurité très important. 10 000 militaires seront déployés jusqu'à mardi soir dans toute la France, selon l'AFP qui cite l'entourage de Manuel Valls. François Hollande avait déjà annoncé samedi la mobilisation de 3 000 militaires, essentiellement en Ile-de-France. Le chef de l'État a précisé samedi : "Les militaires patrouilleront en plein Paris ces prochains jours. La France a été agressée lâchement, honteusement, violemment, mais la France sera impitoyable." La préfecture de Police a interdit les manifestations sur la voie publique à Paris et les départements limitrophes, jusqu'à jeudi. François Hollande a aussi décidé l'instauration de l'état d'urgence.