Reda Kriket : le terroriste présumé nie et accuse "Abu Badr"
[Mis à jour le 31 mars 2016 à 14h44] Lors de sa garde à vue de 6 jours, Réda Kriket, arrêté jeudi dernier, a été interrogé par la police à dix occasions. Une partie du contenu de ces interrogatoires a été consultée par TF1, qui publie sur son site Internet plusieurs déclarations. "Je ne réalise pas ce qu'il se passe", finira-t-il par dire avant d'être incarcéré. Auparavant, l'homme chez qui ont été retrouvés de lourds produits explosifs et une quinzaine d'armes à feu, s'est accroché à une version des faits qui écarte toute volonté de sa part de perpétrer un attentat. "C'est un matériel de fou ce qu'il y avait dans cet appartement", reconnait-il, se disant s'être retrouvé dans le logement par appât du gain : "On m'a donné de l'argent pour prendre l'appartement, pour une année de location. On m'a donné environ sept ou huit mille euros. [...] J'étais chargé de trouver un appartement et de le garder, et aussi de garder ce qui était à l'intérieur".
Réda Kriket assure même que dans l'affaire, il se sent davantage victime que coupable : "Je dormais dans cet appartement même si cela me dégoûtait avec tout ce qu'il y avait dedans mais j'avais pas le choix car j'étais recherché par la police". Le terroriste présumé avance alors le nom de guerre d'"Abou Badr", un homme qui serait désormais parti en Syrie, et qui serait le véritable propriétaire de l'arsenal retrouvé en région parisienne. "Il m'avait juste demandé de lui trouver un appartement pour gagner des bonnes actions. [...] Je sais que quand les bidons et les produits chimiques sont arrivés, il passait dans l'appartement [...] il était tout le temps avec une deuxième personne, ils se ressemblaient". Et d'ajouter à son propos : "Il ne reviendra pas à mon avis [...] Il devait aussi partir de France, lui aussi car c'était chaud pour lui". "Abou Badr ne parlait de rien [...] il me disait de ne pas poser de questions et comme il était d'un certain âge, je n'en posais pas. Il ne m'a demandé de changer les serrures".
D'après le terroriste présumé, aucun attentat n'était programmé : "Je n'ai rien à voir avec ce qu'il s'est passé à Bruxelles et à Paris. Rien n'est sorti de l'appartement, et rien n'est prévu selon moi. Rien n'est prévu. La finalité pour moi, c'est le banditisme".
En vidéo - Reda Kriket a été mis en examen. Il fait face à plusieurs chefs d'accusation, notamment association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle. Ont été retrouvés dans son appartement cinq Kalachnikov, un fusil mitrailleur, sept armes de poing, des chargeurs, ainsi que du TATP :