Manifestation du 28 juin à Paris : beaucoup de tension, mais pas de casse

Manifestation du 28 juin à Paris : beaucoup de tension, mais pas de casse MANIF A PARIS - Ce mardi 28 juin, près de 15 000 opposants à la loi travail ont manifesté dans la capitale (55 000 selon les syndicats). Les CRS ont procédé à quelques charges et jets de gaz lacrymogène.

[Mis à jour le 28 juin 2016 à 17h25] La onzième journée de manifestation et de grève contre la loi travail a été organisée ce mardi 28 juin 2016 dans plusieurs villes de France. Les syndicats espèrent mobiliser une nouvelle fois, alors que les organisations patronales et syndicales seront reçus à Matignon ce mercredi (voir le point en détails sur le dispositif engagé à Paris).

17h25 - Fin du direct

16h55 - En province, les manifestants ont été relativement peu nombreux : 1650 à Bordeaux selon la police (7 000 selon les syndicats), 3000 à Marseille (38 000 selon la CGT), 3000 à Nantes.

16h40 - La préfecture de police indique que 38 interpellations ont eu lieu ce mardi, à Paris. Le dispositif de sécurité s'est révélé efficace pour les CRS, puisque 27 d'entre-elles se sont effectuées sur les points de filtrage, avant même l'accès au cortège.

16h27 - L'arrivée sur la place d'Italie se fait dans le calme. Le cortège se disperse sans les tensions qui ont marqué le défilé, notamment boulevard de l'Hôpital et face à la gare d'Austerlitz.

16h23 - Les CRS ont procédé à 30 interpellations à Paris.

16h14 - Selon la préfecture de police, entre 14 000 et 15 000 manifestent dans la capitale.

16h10 - Les manifestants arrivent sur la place d'Italie, devant la mairie du 13e arrondissement. Les forces de police sont en place et prêtes à procéder aux manoeuvres de dispersion. Un camion à eau a été mobilisé.

16h05 - La circulation automobile est de nouveau autorisée sur la place de la Bastille.

16h00 - Le syndicat FO annonce 55 000 manifestants à Paris. Les chiffres de la préfecture de police devraient être communiqués dans l'après-midi. Le 23 juin, les syndicats avaient décompté 60 000 manifestants.

15h55 - De nombreux CRS sont disposés sur les trottoirs pour encadrer les manifestants, mais aussi pour protéger les commerces d'éventuelles dégradations et casses qui pourraient survenir.

15h50 - Paris - Le cortège est désormais sur le boulevard de l'Hôpital, qui débouche sur la place d'Italie. Les CRS procèdent à plusieurs charges.

15h40 - Paris -Des dégradations ont été observées devant la gare d'Austerlitz, sur des abris-bus pourtant protégées par des plaques de bois. Les casseurs ont été dispersés par les CRS très rapidement.

15h30 - Paris - Les forces de l'ordre utilisent leurs gaz lacrymogènes. La situation est de plus en plus tendue, notamment en tête et queue de cortège.

15h22 - Paris - Le cortège avance assez vite et devrait rapidement arriver jusqu'à la place d'Italie en milieu d'après-midi. Le parcours tracé par la préfecture ne fait que 2,5 kilomètres au total.

15h15 - Paris -Des slogans anti-police, des bruits de pétards, des mouvements de foule, mais pas de gaz lacrymogènes pour le moment. Certains CRS ont à la main des lanceurs de flashballs. La situation est crispée, mais pas de véritables violences à signaler.

15h05 - 27 personnes ont été interpellées à Paris, selon la préfecture de police. Des jets de pétards et de projectiles ont déjà été constatés. Les forces de l'ordre ont procédé à leur première charge contre quelques manifestants. Les tensions sont toutefois bien moindres que lors de la grande manifestation du 14 juin.

14h54 - Paris - Le porte-parole d'EELV Julien Bayou s'amuse de voir le patron du parti, David Cormand, se faire fouiller par les CRS avant d'entrer dans le cortège de manifestants. Selon toute vraisemblance, les policiers ne savent par qui est le nouveau secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts.

14h47 - Paris -  Le dispositif de sécurité est véritablement impressionnant. Il est très difficile de rentrer dans le cortège sans passer par les accès prévus par les forces de l'ordre. Le parcours est balisé par une grille de protection sur une partie du parcours.

14h28 - Paris - La préfecture de police indique que les forces de l'ordre ont déjà interpellé 17 personnes, en marge de la manifestation, lors de leur entrée aux points de filtrage.

14h17 - A Toulouse, place Saint-Etienne, des manifestants ont mis le feu au "cercueil du 49.3", en protestation au très probable recours de cet article de la Constitution par le gouvernement lors de la deuxième lecture de la loi Travail à l'Assemblée nationale.

14h11 - Paris - Le journaliste du Figaro Jean-Marc Leclerc évoque le chiffre de 4000 manifestants au départ du défilé. Il faudra attendre la fin d'après-midi pour avoir le décompte de la préfecture et celui des syndicats.

13h55 - Paris - Le cortège parisien se prépare à partir. Les rangs des manifestants se sont un peu étoffés, mais il semblerait que les syndicats n'aient pas réussi à mobiliser autant que lors des précédents mouvements de protestation.

13h30 - Paris - A une demi-heure du départ de la manifestation à Paris, la place de la Bastille est très clairsemée. La mobilisation du jour a pourtant valeur de test pour les syndicalistes, alors que la loi Travail est aujourd'hui voté par les parlementaires du Sénat, en première lecture à partir de 18 heures.

13h12 - Paris - Aux alentours de la place d'Italie, les abris-bus ont été recouverts de planches pour empêcher les dégradations. Le parcours du défilé parisien, qui s'achèvera ici vers 18h00, est très balisé.

12h47 - Paris - Ambiance tendue à Paris à l'approche du départ de la manifestation. Des fouilles sont réalisées sur des passants et à la sortie des métros.

12h40 - Selon les journalistes de la Dépêche, la mobilisation à Toulouse est plus faible ce mardi que lors des mobilisations précédentes.

12h35 - A Bordeaux, la manifestation s'achève. Le cortège est parti vers 11 heures de la place de la République, et arrive à la préfecture. Une délégation de syndicats doit maintenant être reçue par le directeur de cabinet du préfet. Les syndicats vont remettre le résultat des votations organisées dans le département sur la loi travail.

12h20 - En prévision de la manifestation parisienne, et pour des raisons de sécurité, la RATP a fermé plusieurs stations de métro "sur ordre de la police" : les stations Bastille, Quai de la Râpée, Saint-Marcel, Campo-Formio et Place d'Italie sont donc inaccessibles. La station RER à Gare d'Austerlitz est également fermée au public, mais les correspondances de la ligne 10 et du RER C restent assurée. De nombreuses lignes de bus passant par Bastille, le pont d'Austerlitz et la place d'Italie sont déviées, il s'agit des lignes 20, 24, 27, 29, 47, 57, 61, 63, 64, 65, 67, 69, 76, 83, 86, 87, 89 et 91.

12h02 - A Lille, des manifestants ont été interpellés par la police pour avoir érigé une barrière de pneus sur la route, porte des Postes, avant de les incendier.

11h55 - A Marseille, les manifestants sont partis dans la matinée, vers 11 heures, depuis le Vieux port. Jeudi dernier, près de 3000 personnes avaient défilé, selon la police (45 000 selon les syndicats).

11h50 - A Toulon, une délégation de syndicats est en ce moment reçue par la préfecture, où le cortège vient d'arriver.

11h40 - Le cortège a pris son départ à Lyon depuis la place Jean Macé. Les manifestants vont remonter les quais du Rhône pour se rendre au square Delestraint.

11h30 - A Toulouse, la manifestation - la seizième dans la ville rose contre le projet de loi El Khomri - se déroule entre 12 heures et 14 heures, depuis la place Arnaud-Bernard jusqu'à la préfecture, place Saint-Etienne.

11h10 - A Périgueux, le cortège vient prendre le départ, cours Tourny.

10h45 - A Rennes, le départ de la manifestation est prévue pour 11h30, depuis la place de Bretagne. Le parcours initial du cortège a été modifié par la préfecture en raison des dégâts commis lors de la manifestation du 23 juin. Le défilé passera par les boulevards de Chézy, de Verdun, l'avenue Charles Tillon, pour se rendre à la préfecture Beauregard.

10h30 - En raison d'une grève des salariés, la tour Eiffel restera fermée toute cette journée.

En vidéo - Les consignes de sécurité sont très strictes pour cette manifestation du 28 juin :

"11e manif anti-loi Travail: des consignes de sécurité fermes pour pallier d'éventuels..."

A Paris, une manifestation très surveillée

Cette fois, les sept syndicats ont l'autorisation de la préfecture de Police pour organiser un défilé de grande envergure dans Paris, reliant Bastille à la place d'Italie, avec un départ à 14 heures. Après la dégradation des locaux de la CGT et de la CFDT, la semaine dernière, le cortège risque de manifester dans une ambiance tendue. Voilà pourquoi la préfecture de police de Paris a décidé de mobiliser 2 500 gendarmes et policiers pour escorter les manifestants. C'est 500 fonctionnaires de plus que le 23 juin. Dans un communiqué, les autorités ont aussi précisé que l'ensemble de l'itinéraire ferait l'objet de contrôles systématiques à partir de la place de la Bastille. Une façon de lutter contre les casseurs qui perturbent les manifestations depuis le début du mouvement contre la loi travail.

Des consignes ont aussi été données aux forces de l'ordre pour interpeller toute personne commettant des exactions ou en possession d'une arme ou d'un potentiel projectile. Avant la manifestation du 28 juin, "une centaine d'interdictions de paraître" a aussi été prise par la préfecture à l'encontre de personnes qui avaient déjà été interpellées lors des dernières manifestations. En parallèle, pour éviter qu'il n'y ait des dégâts, les restaurants et les commerces du secteur ont reçu l'ordre de fermer à 15h30 ce mardi. Les voitures ne pourront pas non plus se garer le long du parcours du cortège, sous peine de mise en fourrière. Enfin, les forces de l'ordre surveilleront particulièrement les sites sensibles comme l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, et les commissariats du Ve et du XIIIe arrondissement.

Un sondage Odoxa pour LCI, Le Parisien/Aujourd'hui-en-France et France Info indique que les Français sont toujours clairement opposés à l'utilisation du 49-3 pour faire adopter le projet de loi Travail. Les sondés sont 73 % à s'être prononcés contre l'usage par le gouvernement de cet article de la constitution. Le 49-3 avait été dégainé par Manuel Valls pour faire passer le texte en première lecture à l'Assemblée nationale, privant les députés de vote. Il pourrait être amené à l'utiliser de nouveau en juillet, lors de la seconde lecture du texte controversé, notamment pour son article 2 instaurant la négociation au sein des entreprises. Ce sont près des trois quarts des personnes interrogées qui trouveraient donc "choquant", selon les termes d'Odoxa, de priver de nouveau les parlementaires de vote. Une donnée en hausse de deux points par rapport à un sondage similaire mené il y a quelques mois. Les sympathisants de gauche seraient choqués à 71 %, mais c'est aussi le cas de 59 % des proches de la droite et de 86 % de ceux du Front national, selon cette enquête.

Manifestation du 28 juin : des transports à l'arrêt

Concernant l'appel à la grève, aucune perturbation n'est pour l'instant prévue à Paris ou en Île-de-France. Les sites de la SNCF et de la RATP tiendraient toutefois les usagers informés si les prévisions de trafic évoluaient. En revanche, les transports seront perturbés dans d'autres villes de France. À Nice, par exemple, les principales lignes de bus et tramway seront complètement à l'arrêt ce mardi, prévient Lignes d'Azur. À Reims et à Dijon aussi les transports en commun devraient être perturbés. En Normandie, une dizaine de manifestations devraient perturber le trafic routier, avec notamment des opérations escargot à Coutances, à partir de 10 heures, et à Cherbourg, à 8h30.

Au niveau des aéroports, l'USAC-CGT a appelé à la grève des contrôleurs aériens avec un préavis qui court "de la nuit du 27 à la nuit du 28" juin. Toutefois, les conséquences devraient être minimes pour les voyageurs : "la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de ne pas adapter leur programme de vols", a fait savoir Air France. En clair, aucun avion ne devrait être supprimé ce mardi. "Des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure", prévient toutefois la compagnie. Il est donc recommandé de s'informer sur l'état de son vol avant de se rendre à l'aéroport. Dans les ports aussi, la grève a un impact sur l'activité. Les dockers et agents portuaires du Havre ont ainsi déposé un préavis de grève de 24 heures.

Menace de nouvelles manifestations en juillet

Le parcours de la manifestation parisienne a été négocié entre les autorités et les sept syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU, l'Unef, l'UNL et FIDL). Ces derniers avaient d'abord demandé un trajet Nation-place d'Italie. "Le préfet a entendu notre mécontentement (…). On ne voulait pas réitérer et on a trouvé ce compromis qui nous donne satisfaction", a déclaré à l'AFP Pascal Joly, secrétaire général de l'Union régionale Ile-de-France CGT. La manifestation de ce mardi 28 juin aura lieu alors que le projet de loi travail sera voté au Sénat. Après 11 journées de mobilisation, les organisations syndicales en profiteront pour remettre à l'exécutif les résultats de la votation citoyenne qu'elles ont organisée. De leurs côtés, les sénateurs ont ajouté aux textes des modifications très décriées par les syndicats, et leur vote pourrait envenimer le débat. Le collectif prévient déjà : "Si le gouvernement reste sourd, elles appelleront à poursuivre la mobilisation durant le débat parlementaire, début juillet". La décision devrait être prise ce mercredi, selon le communiqué. En effet, avant le retour du projet de loi à l'Assemblée nationale, le 5 juillet, Manuel Valls et la ministre Myriam El Khomri, doivent recevoir les syndicats des travailleurs, des étudiants et du patronat mercredi et jeudi.