Depakine : quels sont les effets secondaires du médicament sur la grossesse ?
[Mis à jour le 10 août 2016 à 13h05] Le Canard Enchaîné révèle dans son numéro du 10 août que plus de 10 000 femmes se seraient vues prescrire de la Dépakine, cet antiépileptique qui serait à l'origine de malformations chez le fœtus, entre 2007 et 2014. Problème : les risques de ce médicament pour la santé étaient déjà connus des autorités depuis 2006. De même, le journal satirique affirme qu'une première partie de l'étude, menée par l'Agence nationale du médicament et des Produits de Santé (ANSM) et la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAMTS), aurait été livrée au ministère de la Santé dès la mi-juillet, mais aurait été "soigneusement cachée aux familles".
De son côté, le ministère s'est défendu auprès du Canard Enchaîné déclarant qu'une présentation de l'étude serait faite le 24 août prochain à l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant (Apesac). Question : mais quels sont très précisément les dangers de la Dépakine sur la grossesse ? Commercialisé en France depuis 1967, la Dépakine contient du valporate de sodium. S'il est ingéré par une femme durant sa grossesse, ce dernier pourrait provoquer des risques de malformation sur l'enfant.
Environ 10% des bébés exposés pourraient en être victimes. Mais ce n'est pas tout ! Retards intellectuels ou moteurs, ou encore autisme, les risques de troubles du comportement pourraient concerner entre 30 et 40% des enfants exposés. Si en début d'année 2016, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait estimé le nombre d'enfants victimes de malformations congénitales suite à une exposition au valporate de sodium à 450, entre 2006 et 2014, le Canard Enchaîné conteste et évoque un chiffre "largement sous-estimé". De son côté, l'Apesac, l'association qui avait donné l'alerte en 2014, parle elle d'environ 30 000 enfants touchés depuis la mise en circulation de la Dépakine, il y a près de 50 ans.
VIDEO. Scandale de la Dépakine : au moins 450 malformations congénitales selon une estimation