Fausse alerte attentat : le swatting, un canular aux conséquences lourdes

Fausse alerte attentat : le swatting, un canular aux conséquences lourdes Les adolescents affirmant avoir provoqué une fausse alerte attentat, samedi à Paris, étaient des adeptes du swatting, un canular visant à faire intervenir la police pour rien.

Pour les deux adolescents qui affirment être à l'origine de la fausse alerte attentat de samedi à Paris, c'est carton plein. Un important dispositif policier a été déployé autour de l'église Saint-Leu, dans le 1er arrondissement de la capitale, le quartier a été bouclé et la panique largement relayée par les télévisions et sites d'information. C'est exactement ce que recherchent les adeptes du swatting. Ce petit jeu, auquel se seraient adonnés les deux jeunes ce week-end d'après L'Obs, doit son nom à l'acronyme SWAT associé à une unité d'intervention d'urgence de la police américaine.

Le swatting est un canular assez élaboré qui consiste à envoyer la police chez une personne en faisant croire aux forces de l'ordre qu'elle a commis un crime. Plus le dispositif est gros et l'exposition sur Internet est importante, plus le swatting est réussi. C'est exactement ce qu'il s'est passé ce week-end. Les deux adolescents ont en effet appelé la préfecture de police de Paris  se faisant passer pour le "père Mathis", rapporte l'Obs. Ils auraient alors affirmé avoir vu plusieurs hommes "habillés de noir et armés" prendre des otages dans l'église. Après une vingtaine de minutes, ils auraient réussi à convaincre les forces de l'ordre qui ont déclenché l'intervention.

Un moyen de vengeance personnelle

Pour éviter de se faire facilement repérer, les swatteurs utilisent généralement des outils permettant d'afficher un faux numéro ou de masquer la voix. Originellement, ce canular venu des Etats-Unis était plutôt utilisé comme un moyen de vengeance personnelle; les commanditaires cherchaient à envoyer la police chez une personne en particulier. Le swatting est surtout connu dans la communauté des jeux vidéo en ligne où il est courant de se filmer en train de jouer sur Youtube ou Twitch. Les swatteurs peuvent alors constater en direct si les forces de l'ordre passent bien les menottes aux poignets de la personne visée.

Le swatting n'est pas un phénomène ignoré par la police française, en particulier depuis les attentats de Paris, de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray. Lors de l'appel de ce week-end, les interlocuteurs des adolescents leur ont demandé beaucoup de détails afin de s'assurer de la crédibilité de leurs affirmations. Un fonctionnaire s'est même excusé d'insister, expliquant vouloir "vérifier si ce n'est pas un canular". L'an dernier, la police nationale communiquait sur Twitter à propos de ces comportements. La peine encourue pour un swatting est basé sur le délit de fausse alerte : deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.