Sergueï Prokoudine-Gorski : (re)découvrez ses premières photos couleur
[Mis à jour le 30 août 2018 à 15h24] Il y a 155 ans naissait Sergueï Prokoudine-Gorski. Peu connu du grand public, cet inventeur et photographe a consacré une grande partie de sa carrière à la photographie couleur. Celui qui est né le 30 août 1863 dans l'Empire russe était parvenu à mettre au point un appareil qui permettait d'impressionner successivement trois plaques monochromes à travers trois filtres. Pour faire simple : une sorte d'appareil photo qui prenait un même cliché à trois reprises, une fois en rouge, une fois en vert et une fois en bleu - avec toutefois une seconde de différence environ entre chaque. En additionnant les trois clichés, il était ainsi possible d'obtenir une photo couleur par synthèse additive.
À noter cependant que l'intervalle de temps entre les trois clichés donnait des images souvent floues lorsque les sujets étaient en mouvement. De même, Sergueï Prokoudine-Gorskine ne savait à l'époque pas faire des tirages de ces photographies couleurs sur papiers. Il se contentait d'en faire des reproductions de qualité limitée grâce à un procédé d'imprimerie. Néanmoins, son travail était tel qu'il ne manqua pas d'intéresser la noblesse russe, à commencer par le grand-duc Michel de Russie qui assista à une session de l'IRTS en mai 1908.
Sergueï Prokoudine-Gorskine a terminé sa vie en France
Visiblement conquis par son travail, il permit, un an plus tard, à Sergueï Prokoudine-Gorskine de faire une projection privée pour la famille impériale. Session au cours de laquelle il put convaincre l'empereur de Russie de l'aider dans son projet. Wagon spécial, bateau à vapeur ou à fond plat, véhicule à moteur adapté aux terrains accidentés, grâce aux autorisations et aux moyens de transport fournis par le tsar, Sergueï Prokoudine-Gorskine pu ainsi réaliser un véritable reportage documentaire sur l'Empire russe entre 1909 et 1912, soit juste avant les grands bouleversements politiques du XXe siècle à savoir, la Première Guerre mondiale suivie de la Révolution d'octobre.
C'est d'ailleurs à la suite de cette dernière que le photographe dut s'exiler en 1918. Un temps en Norvège et en Angleterre, c'est finalement en France que l'inventeur s'installa et termina sa vie. Il mourut en 1944, à Paris. Sa collection de plaques a, elle, été rachetée dès 1948 par la Bibliothèque du Congrès des États-Unis à ses héritiers.
Les photos de Sergueï Prokoudine-Gorskine




