"Pas de vague" : la colère des profs s'exprime sur Twitter
PAS DE VAGUE - Ce hashtag apparu suite à l'affaire de la professeure braquée en plein cours, permet aux enseignants d'exprimer leur colère publiquement.
[Mis à jour le 23 octobre 2018 à 17h01] Il y a eu "Balance ton porc", il y a désormais "Pas de vague". Ce nouveau hashtag, ou mot-dièse en bon français, est né ces derniers jours sur Twitter suite à l'éclatement de l'affaire de la professeure braquée en plein cours. Même si l'arme s'est avérée factice, l'émoi dans la profession est considérable et ce mouvement sert donc à de nombreux enseignants à dénoncer des actes malveillants qu'ils peuvent subir. Mais au-delà de ces actes, qui vont des insultes aux menaces et qui peuvent provenir à la fois des élèves et des parents, les professeurs témoignent surtout de ce qu'ils considèrent comme étant de l'indifférence de la part de leur hiérarchie. Nombreux sont ceux qui se sentent isolés, condamnés à ne pas faire de vague. D'autres n'hésitent pas à pointer du doigts des dysfonctionnement dans le système éducatif français.
Ainsi, par exemple, on découvre dans un tweet qu'une professeure s'étant faite agresser au cutter par un élève n'a obtenu de sa direction que le renvoi temporaire de son agresseur. Une autre fait état de lycéens s'exhibant devant elle pendant les cours, avant qu'on ne lui demande simplement de "mieux gérer [s]a classe". Les témoignages de ce type ont afflué, évoquant des actes souvent violents comme des étranglements, des insultes, mais aussi des menaces de la part de parents d'élèves. Ce mouvement a été salué par certains membres de la classe politique, à l'image de Marine Le Pen. "Bravo à ceux qui brisent l'omerta !", écrit la président du Rassemblement national sur Twitter.
Quand un élève m'a agressé avec un cutter lors de ma 1re année d'enseignante, je me suis fait incendié pour l'avoir poussé à bout en lui demandant de s'assoir. 0 conseil de discipline, mais un "ne te plains pas, il a été exclu 1 semaine, tu as pu souffler un peu" #PasDeVague
— Laetitia Glln (@GllnLaetitia) 23 octobre 2018
#PasdeVague Cette année j'ai été rappelé à l'ordre par ma hiérarchie après la plainte de parents pour avoir dit à un élève "Arrête de parler... Ne fais pas l'innocent, tu es rouge comme une pivoine". J'ai du présenter mes excuses aux parents et à l'élève. Je ne suis plus crédible
— Lucien (@AtoonRiyad) 22 octobre 2018
#PasDeVague en remplacement dans un lycée professionnel, dans une classe exclusivement masculine, des élèves se dezippaient la braguette avant de sasseoir pour me mettre mal à laise . On ma demandé de mieux gérer ma classe.
— MC (@mcsegey) 22 octobre 2018
Ma collègue insultée de "sale pute" par un élève et qui demande une sanction auprès du principal, réponse de ce dernier : "Oh ! Vous êtes susceptible aussi !" #PasDeVague
— Nico (@nicornichette) 21 octobre 2018
Je fais cours porte ouverte, un élève passe dans le couloir & crie "Madame M sale pute !"
— DonaSol (@Dona_Sol) 21 octobre 2018
Première réaction de la Principale "Vous avez peut-être mal entendu car ce n'est pas sa version des faits"
Heureusement que j'avais une douzaine de 6e comme temoins#Pasdevague @jmblanquer