Fusillade à Brest : le tireur présumé, Karl Foyer, a expliqué son geste

Fusillade à Brest : le tireur présumé, Karl Foyer, a expliqué son geste

L'homme qui a tiré sur deux personnes, jeudi, devant la mosquée de Brest, souffrait manifestement de troubles psychologiques sévères. Avant de se donner la mort, il a rédigé une lettre pour s'expliquer, rapporte Le Télégramme.

L'essentiel

  • Un homme a tiré sur deux hommes jeudi 27 juin, devant la mosquée de Brest, située dans le quartier de Pontanezen, les blessant légèrement. L'imam de la mosquée et l'un de ses fidèles, âgé de 26 ans ont été touchés par balles aux jambes.
  • Selon l'adjoint au maire de Brest, l'imam sortait de la mosquée avec l'un de ses amis lorsqu'"une personne s'est présentée voulant faire une photo avec l'imam, ce que l'imam a accepté". Cet homme lui a ensuite tiré dessus ainsi que sur son ami.
  • Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé aux préfets de renforcer la surveillance des lieux de culte du pays", a-t-il fait savoir.
  • Le tireur, identifié comme Karl Foyer, s'est donné la mort, rapporte Le Télégramme, qui révèle le contenu d'une lettre rédigée par l'assaillant présumé avant son passage à l'acte.

Que sait-on du tireur présumé de Brest, Karl Foyer ?

Le Télégramme nous donne un peu plus d'informations sur le tireur de la fusillade de Brest. Tout d'abord, il s'agirait bien de l'homme qui s'est suicidé d'une balle dans la tête et qui a été retrouvé mort à Guipavas, près de Brest. Il avait réussi à prendre la fuite après avoir son acte. D'après le journal, le tireur de la fusillade était âgé de 21 ans et se nommait Karl Foyer. Il habitait dans la région lyonnaise et a utilisé une voiture Clio immatriculée dans la Manche pour fuir les lieux de la fusillade. S'il n'était pas fiché pour islamisme radical, le quotidien local précise qu'il s'agirait d'une personne déséquilibrée. L'enquête doit désormais déterminer les motivations de Karl Foyer et comment il a pu se rendre jusqu'à la mosquée de Pontanezen.

Le journal régional local ajoute que le jeune homme a laissé une lettre pour expliquer son geste, qui contient des éléments semblant démontrer des troubles paranoïaques sévères. Il indique voir été enlevé par des hommes devant chez lui le 18 avril dernier, séquestré dans une camionnette. Là, il aurait été menacé. "Il m'a ordonné d'égorger l'imam de Brest. Il a dit qu'il fallait que je passe à l'acte entre le 15 et le 30 juin. Il m'a dit que si je ne le tuais pas, c'est ma mère, mon père et ma sœur qui seraient tués", a-t-il écrit. Il assure par ailleurs avoir reçu une puce électronique implantée dans le bras. "J'en sais trop. Si la presse et Internet sont au courant de cette histoire, alors j'ai peut-être une chance de m'en sortir. Je suis profondément désolé auprès des proches de Rachid El Jay, je n'avais pas le choix. J'ai écrit ce message juste avant de passer à l'acte. J'essayerai de m'arracher la puce et de me cacher le plus longtemps possible", a ajouté le jeune homme.

Qui est l'imam Rachid El Jay, blessé lors de la fusillade de Brest ?

Parmi les deux blessés de la fusillade de Brest, qui a eu lieu devant la mosquée de Pontanezen ce jeudi, se trouve l'imam Rachid El Jay, anciennement connu sous le nom de Rachid Abou Houdeyfa. Si ce nom ne sonne pas étranger, c'est parce que l'imam avait fait l'actualité il y a quelques années. En cause : ses prêches polémiques d'inspiration salafiste qu'il diffusait via des vidéos sur Internet. Il avait notamment tenu des propos sur les femmes ou la musique, qu'il considérait comme "une créature du diable", rappelle Le Parisien. Il avait par exemple été filmé en train de dire à des enfants que les personnes qui écoutent de la musique se transforment en porc. Depuis, l'imam Rachid Abou Houdeyfa a apparemment changé. Il s'est notamment inscrit à l'université pour suivre un diplôme de "religions, droit et vie sociale". Un programme promu par le gouvernement pour rendre les imams des mosquées françaises "républicano-compatibles", comme l'avait expliqué Libération.

Les blessés de la fusillade hors de danger ?

Rachid El Jay et l'un de ses fidèles âgés de 26 ans ont tous deux été légèrement blessés par les tirs de l'auteur de la fusillade. L'un a été touché à l'abdomen et le second à la jambe, rapporte Le Monde d'après une source policière. Leurs jours ne sont cependant pas en danger. Ils ont été secourus par les pompiers et le Samu. Avant cela, un pharmacien exerçant à proximité de la Mosquée a porté les premiers secours aux deux blessés. "On a vu deux hommes blessés aux jambes, allongés sur le sol. On s'est présenté pour essayer de faire les premiers soins et on a fait en sorte de limiter les saignements, a expliqué Thierry Ropars au quotidien Le Télégramme. On a tenu pendant un quart d'heure. Les deux blessés étaient conscients lorsque nous sommes arrivés et ils le sont restés jusqu'à la fin, même s'il y avait de la fatigue. On les arrosait d'eau parce qu'il faisait très chaud et on continuait de tenir pour pas que ça saigne trop."