Emeutes à Dijon : la réponse des forces de l'ordre s'organise, des images violentes

Emeutes à Dijon : la réponse des forces de l'ordre s'organise, des images violentes DIJON. Au lendemain d'une nouvelle soirée de violences, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez, en déplacement à Dijon, a prévenu que la réponse policière serait "extrêmement ferme". Les images et les dernières infos.

L'essentiel
  • La ville de Dijon s'affiche malgré elle dans l'actualité après les violents affrontements de ces derniers jours. Des violences qui ont pour origine le passage à tabac d'un adolescent de 16 ans issu de la communauté tchétchène, les membres de cette communauté ayant tenu pour responsables des bandes du quartier sensible de Grésilles, au nord-est de la ville.
  • La tension était encore à son comble lundi soir, pour le quatrième jour d'affilée. En début de semaine, la situation était très tendue, non pas cette fois par une nouvelle expédition punitive des Tchétchènes, mais par la volonté de leurs opposants de protéger leur quartier. Des coups de feu ont retenti, des poubelles et des véhicules ont été incendiés, des journalistes de France 3 Bourgogne ont été pris à partie et un automobiliste a été "agressé et son véhicule projeté contre une barricade enflammée", a informé la préfecture. Face à ce regain de violences, un important dispositif policier a été mis en place pour faire revenir le calme : une soixantaine de gendarmes mobiles, une quarantaine de CRS et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC), ainsi que du Raid, dont l'intervention a duré jusqu'à 22 heures et s'est terminée par l'interpellation de quatre individus.
  • Le dispositif policier sera renforcé, comme l'a fait savoir, mardi 16 juin, Laurent Nunez, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, en déplacement à Dijon. "J'ai décidé de renforcer le dispositif que nous avons mis en place sur le terrain. Ce soir, il y aura à Dijon deux unités de forces mobiles qui seront présentes sur le terrain, c'est-à-dire près de 150 fonctionnaires ou militaires de la gendarmerie, plus les effectifs locaux, qui seront sur le terrain pour assurer la sécurisation", a-t-il annoncé. Au niveau judiciaire, une enquête a été ouverte, notamment "pour tentative de meurtre en bande organisée, dégradations, incitation à la violence", en cosaisine entre la police judiciaire et la sécurité publique, comme l'a indiqué le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais.

Les Grésilles, un quartier sensible de Dijon

Les violents affrontements ayant eu lieu depuis vendredi à Dijon se tiennent dans le quartier des Grésilles. Située au nord-est de la ville, cette zone résidentielle populaire de 8 500 habitants est majoritairement composée de barres d'immeubles. Les violences qui ont éclaté dans le quartier opposent des habitants à la communauté tchétchène, ces derniers les accusant d'être responsable de l'agression physique de l'un des leurs, en l'occurrence un adolescent de 16 ans. De vendredi soir à dimanche soir, des expéditions punitives des Tchétchènes ont donné lieu à des scènes de guérilla urbaine. Si ce quartier fait pour la première fois la une de l'actualité à un tel niveau, les habitants semblent habitués aux tensions. En novembre 2016, alors que des violences avaient éclaté, une résidente s'était fait la porte-parole des habitants. "On a tous peur, j'aime pas les garçons des quartiers, j'ai peur, j'aime pas trop parler comme ça. S'ils me voient parler avec vous, on ne sait jamais...", avait-elle confié à France Bleu, assurant vouloir "déménager dans un quartier plus sécurisé que celui-là". En 2017, un jeune homme de 23 ans avait été retrouvé mort par balles dans sa voiture et plus récemment, en avril 2020 et en plein confinement, des voitures avaient été brûlées dans ce quartier rongé par la violence et le trafic de drogues.

Le père de l’adolescent tchétchène agressé a appelé au calme dans une interview consacrée au Parisien où il revient notamment sur l'origine des affrontements. "Cette affaire nous a totalement dépassés. Nous espérons désormais le retour au calme", explique-t-il dans les colonnes du quotidien. "Apparemment tout a commencé lorsque le petit frère d'un ami de mon fils, d'origine albanaise, est passé devant la terrasse d'un bar à chicha du centre-ville. (...) Les clients, d'origine maghrébine, lui ont demandé pourquoi il les regardait et des insultes sont parties. Le garçon a ensuite raconté ça à son grand frère qui a voulu retrouver ces garçons. Mais ça s'est mal passé et il a reçu un coup de bouteille à la tête. C'est à ce moment-là qu'il a appelé mon fils à l'aide", poursuit-il.

Que sait-on de la communauté tchétchène présente à Dijon ?

Dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les hommes auteurs des expéditions punitives dans le quartier des Grésilles se revendiquent de la communauté tchétchène. Il assurent vouloir venger un adolescent de 16 ans, l'un des leurs, qui aurait été passé à tabac. Difficile pour l'heure d'affirmer que Dijon abrite une réelle communauté tchétchène, car selon les policiers dijonnais, cités par France 2, tous les individus participant à ces rixes ne vivent pas dans la ville. Ils seraient venus spécialement pour en découdre depuis des départements et des régions voisins.

Une voiture folle à Dijon, le conducteur blessé grièvement

Parmi les images qui ont choqué à Dijon, une se détache particulièrement : on y voit une voiture arriver à vive allure à proximité d'une foule de personnes cagoulées et armées. Il s'agit de faits ayant eu lieu ce dimanche aux alentours de 21h30. Le conducteur, un homme d'une quarantaine d'années, a été grièvement blessé.

Violences à Dijon : les images