Autonomie de la Corse : en 2022 ? Darmanin lance les discussions

Autonomie de la Corse : en 2022 ? Darmanin lance les discussions CORSE. Les discussions entre Gérald Darmanin et les élus de Corse ont débuté en vue de revoir le statut de la collectivité. De là à aller jusqu'à l'autonomie ? L'option est sur la table.

Après les paroles, le début des actes. Gérald Darmanin est en Corse, vendredi 22 juillet 2022, pour une rapide visite auprès des services de l'Etat sur l'île, notamment ceux chargés de la lutte contre le crime organisé. Une venue symbolique du ministre de l'Intérieur, au lendemain d'une première réunion de travail à Paris pour plancher sur l'avenir du statut de la Corse. Une vingtaine d'élus et représentants insulaires, Gilles Simeoni -président du conseil exécutif de Corse- en chef de file, ont échangé durant quatre heures avec le numéro 3 du gouvernement, conformément aux engagements pris par ce dernier pour revoir le statut de la collectivité, lui qui, en mars, avait dit être prêt à aller jusqu'à l'autonomie. Mais les tensions qui avaient éclaté à la suite de la mort en prison d'Yvan Colonna (l'assassin de l'ancien préfet de Corse Claude Erignac) puis la période électorale avaient retardé le début des travaux. Désormais, c'est à un rythme très régulier que vont se retrouver les deux parties pour avancer sur le dossier : une réunion toutes les six semaines a annoncé Gérald Darmanin, chacune dédiée à un thème (économique, institutionnel, éducation, logement, formation, environnement...). "Je mise sur une petite année pour nous mettre d'accord avec cette méthode" a déclaré le ministre de l'Intérieur dans Corse Matin. De là à accoucher d'un accord sur une autonomie ?

Quand est-ce que la Corse pourrait devenir autonome ?

En mars 2022, Gérald Darmanin a clairement ouvert la porte à une autonomie de la Corse. Mais alors que l'Etat, qu'il représente, ainsi que les élus locaux entrent dans le vif du sujet, thème par thème, le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler que "l'autonomie, ce n'est pas simplement des symboles. C'est parfois aussi gérer sa sécurité sociale, son assurance-chômage, sa caisse de retraite, sa fiscalité... Est-on bien conscient de ce que cela veut dire ?", a-t-il questionné dans Corse Matin. Cependant, si les pourparlers avancent bien, un terrain d'entente pourrait être trouvé d'ici quelques mois. Le cap de fin 2022 avait même été annoncé en mars. "J'ai proposé au président Simeoni que pour la fin de l'année 2022, si nous sommes aux responsabilités, nous puissions mettre fin à ces discussions autour du statut d'autonomie, quel qu'il soit", avait déclaré le locataire de Matignon. Cependant, compte-tenu du retard pris au regard des évènements qui ont émaillé la Corse au printemps puis des élections, cette date pourrait être reculée en début d'année prochaine.

Quelles conséquences et conditions d'une autonomie de la Corse ?

Une autonomie, mais pour quoi faire ? A la différence d'une indépendance, la Corse resterait sous la coupe de l'État français, lequel conservera toutes les prérogatives régaliennes sur le territoire, à savoir tout ce qui concerne la police, l'armée ainsi que la justice. Gérald Darmanin l'a redit le 22 juillet : "il s'agit d'être d'accord sur les freins et les surveillances que l'Etat régalien peut instaurer pour éviter que la criminalité organisée s'en empare." En revanche, la collectivité pourrait obtenir de nombreuses compétences, notamment économiques avec sa propre fiscalité, mais aussi scolaire, environnementale ou encore sur l'aménagement du territoire. C'est la possibilité qu'avait laissé entendre Gérald Darmanin. "Cela peut être une autonomie à l'intérieur de la constitution d'aujourd'hui. La Polynésie a un statut qui lui permet d'être totalement dans la République et d'avoir une spécificité particulière : c'est elle qui gère tout ce qui est économique et social", avait-il indiqué sur BFMTV/RMC mercredi 16 mars. Toutefois, ce n'est pas le "premier flic de France" qui tranchera mais Emmanuel Macron en personne.