Dry January : perte de poids, énergie... Quels bénéfices pour la santé ?

Dry January : perte de poids, énergie... Quels bénéfices pour la santé ? Depuis une dizaine d'années ce phénomène britannique s'est répandu en France. Le défi ? Ne pas boire une goutte d'alcool en janvier. Mais quels sont les bénéfices pour notre organisme ?

[Mis à jour le 3 janvier 2023 à 15h49] Après des fêtes de fin d'années parfois marquées par des épisodes de fortes consommations d'alcool, la campagne Dry January a débuté en France. Comme chaque année, dès le premier janvier jusqu'à la fin du mois, le défi est de ne pas boire une goutte d'alcool. Cette campagne organisée par l'association Alcohol Change UK s'est bien installée en France depuis une dizaine d'années et fait chaque année de plus en plus d'adeptes.

Le but de cette campagne venue d'Angleterre est que les participants réévaluent leur rapport à l'alcool. Le site officiel du challenge indique qu'il est possible grâce à ce défi de profiter "sans y associer l'alcool", mais aussi de "repérer les verres qui ne correspondent pas à un choix délibéré mais plutôt à une routine". Outre une réévaluation de son rapport aux boissons alcoolisées, ce challenge a de nombreux effets positifs.

Selon Mickael Naassila, neurobiologiste de l'addiction à l'alcool à l'Inserm, une abstinence même à court terme présente de nombreux avantages pour la santé. Lors d'une interview accordée au Monde, le professeur a vanté des bénéfices "sur le plan physiologique" dont notamment une réduction de la pression artérielle mais aussi du cholestérol. Sont également mis en avant par l'expert "une meilleure résistance à l'insuline" et une diminution de "marqueurs de croissance associés au cancer dans le sang". Outre ces bienfaits non négligeables, la campagne officielle du "mois sans alcool" met en avant des effets une amélioration de la qualité du sommeil, une perte de poids, une peau plus nette.

Selon une étude menée par le professeur Richard de Visser pour l'université de Sussex, il y est révélé que 71 % des quelque  800 participants avaient ressenti une amélioration dans la qualité de leur sommeil et que 58 % des participants avaient perdus du poids, soit plus d'une personne sur deux. Dans cette étude Richard Piper a aussi rappelé les effets négatifs d'une surconsommation d'alcool dont "sept formes de cancer, les maladies du foie, les problèmes de santé mentale".

Ainsi, si une abstinence présente légion d'arguments sur la santé, est également mis en avant l'aspect économique. L'étude britannique a révélé une donnée non négligeable, près de neuf personnes sur dix avaient économisé de l'argent en prenant part au Dry January.

Pas de soutien de l'Etat 

A l'opposé du mois sans tabac en France, le mois sans alcool n'est pas soutenu par l'Etat. Pour Claude Rambaud, vice-présidente de la fédération d'associations France Assos Santé, organisatrice de ce dispositif, l'implication des autorités françaises n'est pas comparable avec le Royaume-Uni où les organisateurs "sont extrêmement soutenus par le gouvernement", a-t-elle regretté dans des propos rapportés par les Echos. Les organisateurs du dispositif en France regrettent particulièrement l'implication des lobbies de l'alcool, notamment du vin empêchant la mise en avant du dispositif par les autorités de santé.

Pourtant, Santé Publique France, organe du ministère de la santé, qui ne soutient donc pas publiquement l'initiative, a toutefois partagé une évaluation des résultats du Dry January en France présentant indirectement ses bénéfices. L'agence de santé a constaté le débat qu'a pu engendrer une telle mesure sur le territoire. Ainsi, l'établissement public a bien recensé que "des articles de presse et des messages sur les réseaux sociaux en défaveur du défi ont été publiés par des associations proches de la filière viticole", mettant en avant "l'aspect culturel, social, convivial et économique de l'alcool, et critiquaient une mesure "hygiéniste". Une campagne de dénigrement ayant parfois l'effet escompté inverse, puisque dans l'étude partagée par Santé Publique France, une personne interrogée à dévoilé que ce qu'il l'avait motivé à faire le Dry January, c'est justement la lecture d'une tribune du Figaro intitulée "Arrêtez de culpabiliser les buveurs de vin". Cette tribune signée par de nombreux chefs étoilés a été perçue comme signe "d'un tabou, une sorte de gêne à en parler" a t-il indiqué.