Grève du 31 janvier : le point sur les perturbations et la mobilisation par secteur

Grève du 31 janvier : le point sur les perturbations et la mobilisation par secteur La grève de 31 janvier a été très suivie dans de nombreux secteurs comme les transports, les écoles ou les raffineries, mais les taux de grévistes ont diminué par rapport à la précédente mobilisation selon les chiffres des syndicats et des autorités.

La grève du 31 janvier a encore frappé par son ampleur avec de nombreux secteurs affectés : transports, écoles, raffineries, services publics et on en passe. Les grévistes ne sont pas passés inaperçus et leur absence a entraîné d'importantes perturbations pourtant ils semblent avoir été moins nombreux à suivre le mouvement social par rapport aux chiffres enregistrés le 19 janvier. Un constat aussi bien fait par les autorités que les syndicats eux-mêmes, même si entre les deux données l'écart reste toujours considérable.

Dans les rues, en revanche les syndicats en sont sûrs : "On est au moins aussi nombreux et d'après les premiers chiffres c'est même plus nombreux que le 19 janvier dans toutes les villes". Une déclaration faite avec fierté par Philippe Martinez, leader de la CGT, présent dans le cortège parisien ce mardi. Il faudra toutefois attendre les chiffres nationaux des syndicats et du ministère de l'Intérieur pour avoir une idée de l'ampleur de la grève du 31 janvier.

Les transports fortement perturbés le 31 janvier

Tous les transports en commun, de la SNCF à la RATP en passant par les réseaux de transports régionaux ont été perturbés par la grève du 31 janvier. C'est à la SNCF que les usagers ont rencontré le plus de difficultés avec seulement 1 TGV sur 3, 2 TER sur 10, un seul aller-retour pour les Intercités ou encore 1 train sur 10 pour les lignes franciliennes C, D, et E mais aussi J, L, N, P, R. Toutes ces perturbations ont été causées par l'absence de 36,5% des salariés grévistes (49,5% le 19 janvier). Une chiffre obtenu par l'AFP auprès d'une source syndicale mais non confirmé par la direction de la SNCF. De leur côté, les syndicats annoncent plutôt autour de 50% de grévistes.

La RATP a suivi le mouvement de grève avec "un trafic très perturbé sur les réseaux RER et métro" mais légèrement moins touché en surface pour les bus ou les tramways. Il n'y a pas qu'à Paris que les transports ont dysfonctionné. Des perturbations sont survenues dans toutes les métropoles telles que Marseille, Lyon, Bordeaux, à Lille ou encore Strasbourg.

Une grève moins suivie dans les écoles

Pour la troisième fois un appel à la grève a été lancé dans les écoles et comme les précédents il a été suivi mais avec moins d'intensité. A la veille de la journée de mobilisation, le Snuipp-FSU, principal syndicat du premier degré a annoncé un taux de grévistes de 50% pour les professeurs de primaire. Le 31 janvier, le Snes-FSU, syndicat majoritaire du secondaire a compté 55% de professeurs en grève dans les collèges et les lycées. Ces deux estimations sont inférieures à celles rapportées par les syndicats le 19 janvier, respectivement 70% et 65%. La secrétaire générale de la Snuipp-FSU Guislaine David a reconnu cette différence mais a assuré qu'il y avait toujours de "très bons chiffres qui montrent qui le mouvement de contestation contre la réforme des retraites s'installe dans les écoles".

Le ministère de l'Education nationale a donné ses propres chiffres et a compté 26,65% d'enseignants grévistes dans le primaire et 25,22% de professeurs absents dans les collèges et les lycées. Là encore, c'est moins que lors de la grève du 19 janvier.

Outre les professeurs, les établissements scolaires ont aussi été perturbés par les syndicats lycéens et leurs appels aux blocages. Selon l'intersyndicale de la jeunesse entre 100 et 200 lycées ont été bloqués durant le mardi 31 janvier, non sans heurt puisque par endroits, notamment à Paris, les lycéens accompagnés d'autres manifestants ont été confrontés à la police.

Les aéroports en grève le 31 janvier ?

La colère est aussi montée dans les entreprises de l'aérien. A la direction générale de l'aviation civile (DGAC), l'USAC-CGT avait déposé un préavis de grève pour le 31 janvier et demandait la réduction des vols organisés sur la journée à Paris-Orly. A noter que la CGT Air France avait également appelé à la grève ce mardi et la compagnie prévoyait l'annulation d'un vol du dix pour les court et moyen-courriers.

A l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, une grève plus discrète s'est aussi organisée. Bloquer le secteur de l'aérien était surtout une stratégie pour peser sur l'économie comme l'indiquait à RMC, Loris Foreman délégué CGT dans une entreprise de Roissy : "Pour [que le gouvernement] recule sur la réforme des retraites, il faut bloquer tout ce qui est stratégique, tout ce qui est économique. [...] Si vous bloquez l'aéroport, vous bloquez l'économie".

La grève du 31 janvier suivie dans les raffineries et le secteur de l'énergie ?

Les raffineries très actives dans les mouvements sociaux depuis le début de l'année, et même depuis l'automne, ont participé à la grève du 31 janvier. Sur les différents sites de TotalEnergie, la CGT a compté entre 75% et 100% de salariés grévistes. Mais ces chiffres ont nettement été revus à la baisse par la direction de la société pétrolière qui a annoncé un taux de grévistes de 55% en moyenne sur tous ses sites.

Dans le détail, la CGT a annoncé 75% de grévistes à la raffinerie de Normandie, 80% à Feyzin (Rhône), 90% à Donges (Loire-Atlantique) et à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) et 100% au dépôt de carburants de Flandres (Nord). 

Du côté de l'énergie et des centrales, la grève a aussi eu lieu mais les chiffres communiqués ne concernaient pas tant le nombre de grévistes que celui de la quantité d'énergie perdue. Les salariés d'EDF ont effectivement préféré mener des opérations dites "Robin des bois" en distribuant gratuitement de l'électricité à certains établissements (hôpitaux, écoles, logements HLM) et baisser la production d'électricité. La CGT a ainsi annoncé une baisse de production de 3000 MW dans les centrales nucléaires a la mi-journée. La direction d'EDF a aussi dévoilé le nombre de professionnels en grève : 40,3%, contre 44,5% le 19 janvier pour des baisses de production estimées entre 5000 MW selon RTE et 7000 MW par la CGT.

La grève suivie dans les services publics ?

Dans la fonction publique les syndicats continuent de militer contre la réforme des retraites, surtout contre le report de l'âge légal et avaient appelé dans un communiqué les fonctionnaires d'Etat, territoriaux et hospitaliers "à participer activement" à la grève du 31 janvier. Parmi les services publics affectés par la grève du 31 janvier on a aussi compté ceux assurés par La Poste (une entreprise privée chargée de missions de services publics).

Des mairies fermées pour le grève du 31 janvier

Des dizaines de mairies l'avaient annoncé et ont fermé leurs portes pour la grève du 31 janvier, à l'instar de la mairie de Paris. Les municipalités, quasiment toutes de gauche, ont fermé toute la journée ou lors des manifestations organisées dans leur ville pour permettre aux agents publics de se rendre aux rassemblements. "Concrètement, on ferme l'Hôtel de ville pendant le temps de la manifestation : les expositions, la bibliothèque administrative, la boutique de l'office de tourisme, on ne fait pas de réunion. Seules exceptions, la crèche et la halte pour les femmes sans abri restent ouvertes", avait précisé l'équipe de le mairie de Paris.